Une équipe de chercheurs de l’Université de Floride a découvert que la compétition d’endurance Ultraman peut provoquer une importante réduction de la graisse dans le corps, mais aussi des dégâts aux muscles et une potentielle résistance à l’insuline. Publiée dans la revue scientifique European Journal of Applied Physiology [1], l’étude détaille comment le corps humain réagit à une telle épreuve.

Le triathlon Ultraman est une compétition sur trois jours conçue pour tester l’endurance physique et mentale des athlètes. Le premier jour consiste en une épreuve de natation de 10 km, suivie par une épreuve de cyclisme de 145 km. Le deuxième jour est une épreuve de vélo de 276 km et le troisième jour est un double marathon de 84 km.

“Nous avons analysé les compétiteurs en direct,” disent les chercheurs. “Nous avons regardé tout ce que ce nous pouvions pour obtenir une image complète de leur santé.” Les scientifiques ont notamment travaillé sur la compétition Ultraman de Floride à Orlando. Dix-huit des compétiteurs – 14 hommes et quatre femmes – passaient chaque matin avant la compétition sur une balance, donnaient des échantillons d’urine et piquaient leur doigt pour pouvoir analyser la composition de leur corps, leurs niveaux de glucose et les autres changements physiologiques. Leur échantillon comprenait même un compétiteur diabétique qui est allé jusqu’au bout de l’épreuve.

Les chercheurs ont trouvé qu’en général le pourcentage de graisse dans le corps chutait, mais pour de nombreux compétiteurs leur poids restait le même parce qu’ils retenaient beaucoup de fluides. Il y avait également des signes manifestes de dommages aux muscles, ce que les chercheurs pouvaient déceler à partir des niveaux élevés de cortisol et par une baisse de la testostérone entre autres marqueurs sanguins. Ces dégâts musculaires montraient aussi une réduction de la sensibilité à l’insuline.

Moins le muscle est sensible à l’insuline, et moins le glucose peut être absorbé, ce qui a pour conséquence de voir les niveaux de glucose dans le corps monter. En même temps que la course se déroulait et que les dommages musculaires augmentaient, il semble que les coureurs aient développé une résistance à l’insuline, qui est une pathologie identique à celles des personnes atteintes de diabète de type 2.

“Avec la récupération, leur sensibilité à l’insuline revenait à la normale, mais il était intéressant de voir comment une activité présumée bonne pour la santé peut conduire à des symptômes associés à une très mauvaise santé,” disent les chercheurs. Les données soulèvent des questions pour le futur des athlètes d’endurance, et sur ce qui va se passer s’ils participent régulièrement à ce genre de compétition et s’entrainent souvent pour ce genre d’épreuves. Mais elles peuvent aussi être utilisées pour aider les sportifs à mieux se préparer et à faire attention pendant qu’ils s’entrainent ou font une compétition.

Références :

[1] Daniel A. Baur, Christopher W. Bach, William J. Hyder, Michael J. Ormsbee. Fluid retention, muscle damage, and altered body composition at the Ultraman triathlon. European Journal of Applied Physiology, 2015.

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