Les différences entre les sexes, pour ce qui concerne la perte de chaleur et la transpiration, dépendent en fait de la taille du corps et non du sexe, ce qui veut dire que les individus plus gros transpirent plus que les plus petits pendant un cycle d’exercices physiques dans des conditions de chaleur tolérables. C’est la conclusion d’une étude publiée dans le journal Experimental Physiology [1].
Le corps se refroidit lui-même de deux façons : en transpirant et en augmentant la circulation à la surface de la peau. La forme du corps et sa taille dictent sur laquelle des deux réactions il faut compter pour éliminer de la chaleur. L’étude a découvert que les hommes et les femmes plus petits avec plus de surface par kilo de masse corporelle dépendent plus de la perte de chaleur par augmentation de la circulation sanguine et dépendent moins de la transpiration.
Ces résultats, provenant de scientifiques de l’Université de Wollongong en Australie et du Mie Prefectural College of Nursing au Japon, remettent en question la croyance conventionnelle selon laquelle les hommes et les femmes réagissent toujours différemment au stress de la chaleur.
Les scientifiques ont analysé le flux sanguin de la peau et les réactions de transpiration chez 36 hommes et 24 femmes. Ils ont réalisé deux essais (un avec de l’exercice léger et un autre avec de l’exercice modéré) à 28 degrés Celsius et à 36 % d’humidité. Ce sont les conditions dans lesquelles le corps est en mesure d’atténuer la chaleur supplémentaire produite par l’exercice visant à empêcher une trop forte élévation de la température du corps en augmentant la transpiration et le flux de sang vers la peau. Les mêmes changements de température corporelle ont été observés chez tous les participants dans chaque essai quel que soit leur sexe.
L’auteur de la recherche conclut : ” on croyait depuis longtemps que le genre influençait la transpiration et le flux sanguin pendant les périodes de stress de chaleur. Nous avons découvert que les réponses à la chaleur sont, en réalité, indépendantes du sexe pendant l’exercice dans des conditions dans lesquelles le corps peut efficacement réguler sa température.”
Références :
[1] Sean R. Notley, Joonhee Park, Kyoko Tagami, Norikazu Ohnishi, Nigel A. S. Taylor. Variations in body morphology explain gender differences in thermo-effector function during compensable heat stress. Experimental Physiology, 2017.