Pour de nombreuses personnes, la motivation pour faire de l’exercice fluctue d’une semaine à l’autre, et selon des chercheurs de Penn State, ces fluctuations indiquent si un individu sera physiquement actif. Dans une quête visant à comprendre comment la motivation à faire du sport est associée au comportement, des chercheurs ont analysé les intentions d’activité physique chez des étudiants, ainsi que leurs niveaux réels d’activité physique.
“Nous sommes nombreux à prendre de bonnes résolutions au Nouvel An pour être plus actif physiquement, et nous espérons que ces résolutions tiendront toute l’année” explique David Conroy, professeur de kinésiologie. “L’une des choses que nous voyons dans cette étude c’est que d’une semaine à l’autre notre motivation peut énormément changer, et que ces changements hebdomadaires de la motivation peuvent être destructeurs pour nos résolutions.”
Conroy et ses collègues ont recruté 33 étudiants, et ont évalué chaque semaine, sur une période de 10 semaines, les intentions des étudiants d’être physiquement actifs et leurs niveaux d’activité.
Pendant chacune des dix semaines, on a demandé aux étudiants de se connecter sur un site internet et d’évaluer leurs intentions de réaliser une activité physique pour la semaine à venir. Pour évaluer leur activité physique réelle, on a demandé aux participants de porter des podomètres chaque jour pendant les quatre premières semaines.
L’équipe a découvert que pour de nombreux participants, la motivation à faire du sport fluctuait sur une base hebdomadaire, et que ces fluctuations étaient associées à leur comportement. Résultats publiés dans le Journal of Sport & Exercise Psychology [1].
“Notre motivation pour être physiquement actifs change sur une base hebdomadaire parce que nous avons tellement d’impératifs” dit Conroy. “Peut-être que nous sommes malades une semaine, ou que nous avons un travail à faire dans un délai imparti, ou dans le cas des étudiants, un examen à préparer. Mais ces défaillances de la motivation semblent être véritablement destructrices. Nos résultats suggèrent que les gens qui ont toujours des intentions fortes pour faire du sport ont les meilleures chances de respecter leur intentions, tandis que ceux qui ont les plus grandes fluctuations dans leur motivations ont le plus de mal à utiliser cette motivation pour réguler leur comportement.”
Ce second groupe pourrait tout de même réussir à insérer un peu d’activité physique dans sa vie. Peut-être que la meilleure façon de rendre ces individus plus actifs physiquement n’est pas nécessairement d’augmenter leur motivation” explique une chercheuse, “mais plutôt de modifier la façon dont ils font les choses dans leur vie, pour que le sport s’adapte automatiquement à leur agenda, comme marcher pour aller au travail plutôt que conduire, ou prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur.”
Conroy ajoute que la constance des intentions n’est pas la seule chose qui importe dans le fait de prédire si une personne sera ou non active. Il est aussi important de savoir si c’est en semaine ou pendant le week-end.
“Nous voyons que les gens qui reportent le plus systématiquement leurs intentions de faire de l’exercice étaient plus actifs durant la semaine, mais que leurs bonnes intentions s’évanouissaient les week-end” dit Conroy. “Si une personne était réellement motivée pendant la semaine, alors il ou elle s’effondrait le week-end.”
Il note aussi que les gens semblent avoir différents systèmes qui motivent leur comportement pendant la semaine et le week-end.
“Nous avons supposé que cela reflétait le fait que des étudiants sont au beau milieu d’une période de transition qui augmente significativement leur autonomie” dit le chercheur. “Ils doivent gérer leur temps beaucoup plus efficacement pendant la semaine, parce qu’ils ont plus de choses à faire, comme suivre leurs cours, travailler et ils ont des activités extrascolaires. Tandis que les week-ends ils ont plus de temps libre qu’ils peuvent choisir de passer comme ils l’entendent.
Les étudiants pourraient être épuisés d’avoir à régler leur comportement et à gérer leur emploi du temps si rigoureusement pendant la semaine, que les week-ends ils choisissent de recharger leurs batteries et jettent toute la gestion de leur temps par la fenêtre. Si nous avions fait cette étude avec des adultes, je ne sais pas si nous aurions trouvé les mêmes modèles comportementaux.”
Concernant les bonnes résolutions pour la nouvelle année, Conroy prévient que les gens devraient moins se concentrer sur le fait de prendre des engagements pour être plus actifs, mais au lieu de cela, ils devraient planifier la façon dont ils vont maintenir leur motivation d’une semaine à l’autre.
“Il est important de porter une attention particulière à la façon dont nous pouvons alimenter un niveau élevé de motivation, et non pas seulement laisser cette motivation se dégrader en réaction à toutes les demandes extérieures auxquelles nous faisons face” conclut-il.
Références :
[1] The Dynamic Nature of Physical Activity Intentions : A Within-Person Perspective on Intention-Behavior Coupling. JSEP, Volume 33, Issue 6, David Conroy, Steriani Elavsky, Amanda Hyde, Shawna Doerksen.