La plupart des gens sait que le meilleur moyen de rester en bonne santé est de faire de l’exercice physique et de manger correctement, mais des millions d’individus ont beaucoup de mal à respecter ces objectifs, et décident finalement de ne modifier qu’un seul de ces deux comportements.

Des chercheurs de l’Université de Stanford ont découvert que le fait de se focaliser sur un changement de son activité physique et sportive ainsi que de revoir son alimentation en même temps permet une impulsion beaucoup plus importante que de les mettre en œuvre de façon séquentielle. Ils ont aussi trouvé que le fait de se concentrer sur le changement de son alimentation en premier, une approche suivie par la plupart des promoteurs et adeptes des programmes pour maigrir, pourrait en réalité perturber une routine d’exercice physique constante déjà établie. Leur étude a été publiée dans le journal Annals of Behavioral Medicine [1]

“Il pourrait être particulièrement utile de commencer les deux en même temps” explique le Dr Abby King, auteure de l’étude. “Si vous avez besoin de commencer l’un des deux seulement, alors commencez par l’activité physique et sportive en premier”.

Les quelques études publiées sur la façon d’introduire plus d’un changement dans ses habitudes ont rapporté des résultats contradictoires, et peu d’études ont analysé les changements d’exercice physique et d’alimentation ensemble. En examinant ce problème, les chercheurs voulaient aussi étudier les gens qui se plaignent de ce que les exigences de leur agenda ne leur laissaient pas suffisamment de temps pour manger sainement et pour faire du sport. Le raisonnement était que si des programmes qui marchent pouvaient être développés pour ces individus focalisés sur leur emploi du temps, ils marcheraient aussi pour les autres.

Les chercheurs ont séparé des participants qui étaient initialement inactifs, âgés de 45 ans et plus, en quatre groupes différents. Chaque groupe a reçu différents types de conseils et suivis par téléphone. Le premier groupe a appris à opérer des changements de son alimentation et de son activité physique en même temps. Le second groupe a appris à modifier son alimentation en premier sans changer ses habitudes d’activité physique jusqu’à quelques mois plus tard. Le troisième groupe a renversé cet ordre et a d’abord appris à modifier ses habitudes d’exercice avant d’ajouter des conseils alimentaires. Le quatrième groupe n’a opéré aucun changement, mais a appris des techniques de gestion du stress. Les chercheurs ont suivi les progrès des participants des quatre groupes pendant un an.

Malgré le défi de mettre en place des changements multiples à leurs programmes déjà chargés en une seule fois, ceux qui avaient commencé par modifier leurs habitudes d’alimentation et d’activité physique en même temps étaient plus susceptibles de respecter les recommandations d’exercice, i.e. 150 minutes par semaine, et de nutrition, i.e. de cinq à neuf portions de fruits et légumes par jour, et de rester sous les 10% de graisses saturées.

Ceux qui avaient débuté avec l’exercice en premier ont réussi à respecter les objectifs en termes d’activité physique et d’alimentation, mais pas si bien que ceux qui s’étaient concentrés sur leur activité physique et leur alimentation simultanément.

Les participants qui ont d’abord commencé par changer leur alimentation ont réussi à respecter les recommandations alimentaires mais pas leurs objectifs d’exercice physique. Les chercheurs pensent que cela vient de ce que modifier son alimentation et puis ensuite changer son activité sportive représentent deux défis uniques. “Pour ce qui est des habitudes alimentaires, vous n’avez pas trop le choix, car vous devez manger” dit-elle. “Vous n’avez pas à chercher du temps supplémentaire pour manger étant donné que cela fait déjà partie de votre agenda. Ainsi, le but est plus de changer pour de meilleurs aliments”.

Mais, ajoute-t-elle, trouver du temps pour faire de l’exercice si vous êtes déjà débordé peut être difficile. Elle fait remarquer que même le groupe qui a le mieux réussi, c’est-à-dire celui qui a changé ses deux comportements en même temps, n’a pas pu suivre le rythme de l’activité physique au début, bien qu’au bout d’un an ils étaient en mesure de le respecter.

Les chercheurs attribuent cette réussite à la façon dont les éducateurs ont donné leurs conseils alimentaires et d’activité sportive aux participants. Ils ont rencontré les participants en personne une fois au début de l’étude d’un an. Après cela, ils les ont appelés une fois par mois, pendant au moins 10 à 15 minutes sans dépasser 40 mn, pour leur donner des conseils et les soutenir dans leur alimentation et leur activité physique.

Pour les participants dont les agendas et les vies stressantes avaient précédemment perturbé leurs choix bons pour la santé, cette approche fonctionnait. Le fait d’appeler les participants était une manière pratique et souple d’apporter une information personnalisée. “Ces comportements bons pour la santé ne sont pas des choses que nous modifions sur une période de six semaines pour ensuite s’arrêter là. Ce sont des choses que les gens incorporent dans leur vie, ainsi, développer quelques ’nuances’ de conseils et de soutien de manière peu couteuse devient de plus en plus important”.

Références :

[1] King AC et al (2013). Behavioral Impacts of Sequentially versus Simultaneously Delivered Dietary Plus Physical Activity Interventions : the CALM Trial. Annals of Behavioral Medicine, DOI 10.1007/s12160-013-9501-y.

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