Les playlists personnelles ont l’effet le plus solide.

Une étude a trouvé que le fait d’écouter de la musique motivante pendant les activités sportives et l’exercice augmente les comportements de prise de risque, mais n’améliore pas la performance globale. Cet effet était plus remarquable chez les hommes et les participants qui avaient sélectionné leur liste de titres musicaux eux-mêmes. Cette étude, publiée dans in Frontiers in Psychology [1], a aussi découvert que la musique qu’on choisit soi-même avait le pouvoir d’augmenter l’estime de soi chez ceux qui affichaient déjà des bonnes performances, mais pas chez les participants qui performaient médiocrement.

Le fait d’écouter de la musique motivante est devenu un moyen populaire pour améliorer son humeur, sa motivation et son estime de soi pendant le sport et l’exercice physique. Il y a une abondance de preuves anecdotiques sur l’utilisation de la musique de cette façon, comme le très célèbre “Haka” Maori produit par les joueurs de l’équipe de rugby de Nouvelle-Zélande pour se mettre en condition avant le match. Cependant, les processus et les mécanismes psychologiques qui expliquent la puissance motivante de la musique sont très mal compris.

“Alors que le rôle de la musique pour ce qui est d’évoquer des réactions émotionnelles et son utilisation pour gérer l’état d’esprit ont fait l’objet d’un intérêt scientifique important, la question de la façon dont la musique est associée aux changements cognitifs autoévalués a rarement été évoqué,” dit le Dr. Paul Elvers, auteur de l’étude. “C’est surprenant, étant donné que les connaissances et les attitudes autoévaluées comme l’estime de soi, la confiance en soi et l’auto-efficacité sont considérées comme étant sensibles aux stimuli externes comme la musique.”

L’équipe de recherche a voulu savoir si le fait d’écouter de la musique motivante pouvait stimuler la performance dans un jeu de balle, augmenter la connaissance autoévaluée et/ou conduisait à un comportement à risques. L’étude a divisé 150 participants en trois groupes qui ont réalisé une tâche de lancer de balle à partir de distances fixes, et ils ont rempli des questionnaires tout en écoutant de la musique soit choisie par eux-mêmes, soit choisie par l’expérimentateur ou pas de musique du tout. Pour évaluer le comportement de la prise de risque, les participants devaient choisir les distances jusqu’au panier eux-mêmes. Pour chaque essai réussi, ils recevaient des points convertibles en argent.

Les données ont montré que le fait d’écouter de la musique n’avait pas d’effet positif ou négatif sur la performance globale ni sur les connaissances autoévaluées, l’estime de soi ou l’anxiété associée au sport. Cependant, cela a augmenté le sens de l’estime de soi chez les participants qui y arrivaient déjà très bien et cela a aussi augmenté les comportements de prise de risque, notamment chez les hommes et chez les participants qui pouvaient choisir leur propre musique eux-mêmes. En outre, les chercheurs ont aussi trouvé que ceux qui faisaient des choix plus risqués empochaient des récompenses plus élevées.

“Les résultats montrent que les processus psychologiques liés à la motivation et à l’émotion jouent un rôle important dans la compréhension du fonctionnement et des effets de la musique en sport et pendant l’exercice physique,” dit le Dr Elvers. “Les différences entre les sexes pour ce qui est des comportements à risque qu’on retrouve dans notre étude, sont sur la même ligne que ceux que des études précédentes ont documentés.”

Cependant, il faudra plus de recherches pour comprendre complètement l’impact de la musique motivante sur le phénomène complexe de l’auto-renforcement, de la performance et du comportement risqué pendant les sports et l’exercice.

“Nous collectons des preuves sur la capacité de la musique à augmenter le comportement de prise de risque, mais plus de recherche est nécessaire pour améliorer la robustesse de ces résultats. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour traiter les mécanismes potentiels qui pourraient compter dans cette découverte. Nous pensons que la capacité de la musique à induire du plaisir comme sa fonction concernant l’auto-renforcement servent de candidats prometteurs pour de futures investigations,” conclut le chercheur.

Références :

[1] Paul Elvers, Jochen Steffens. The Sound of Success : Investigating Cognitive and Behavioral Effects of Motivational Music in Sports. Frontiers in Psychology, 2017.

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