Une poignée de régimes pourrait venir en aide à ceux qui veulent maigrir, mais une analyse portant sur des milliers d’études n’a trouvé que très peu de preuves de bénéfices sur le long terme.
Afin d’aider les médecins à guider les patients obèses et en surcharge pondérale qui voulaient essayer l’un des régimes vendu dans le commerce, une étude de chercheurs de John Hopkins a passé en revue 4200 études pour trouver des preuves solides de leur efficacité, mais a conclu que seule une douzaine d’études respectait la méthodologie scientifique source d’études fiables.
Dans cette analyse des meilleurs éléments de preuve disponibles jusqu’à la fin de l’année 2014 [1], les résultats montrent que seuls quelques régimes affichent une perte de poids chez leurs utilisateurs par rapport à ceux qui n’y ont pas eu recours. Les chercheurs de préciser qu’il faudra que les tests sur ces régimes soient plus rigoureux à l’avenir et sur des périodes plus longues afin que leur efficacité puisse être mieux évaluée.
“Les médecins généralistes doivent savoir quels régimes sont supportés par des études rigoureuses qui montrent qu’ils marchent, ce qu’ils n’ont pas à ce jour,” explique le Dr Kimberly Gudzune nutritionniste à l’Université Johns Hopkins. “Notre analyse devrait éclairer les médecins sur les régimes qu’ils pourraient conseiller à leurs patients.”
Parmi les résultats de leur étude, les chercheurs ont trouvé que sur 32 régimes populaires vendus dans le commerce, seuls onze ont été rigoureusement étudiés dans des essais randomisés et contrôlés. De ces études, les scientifiques déclarent qu’ils n’ont trouvé que deux régimes qui sont confirmés par des données de bonne qualité et qui montrent que les participants ont perdu en moyenne plus de poids sur un an que les individus qui soit suivaient leur propre régime, ou soit suivaient des conseils sanitaires de bons sens ou d’autres formes de conseils.
En outre, les chercheurs écrivent que les résultats de ces programmes de régimes étaient en général “modestes”, avec des participants qui ont perdu en moyenne entre 3 % et 5 % de plus que les participants qui ne suivaient pas de régime. Les médecins pourraient envisager de conseiller à leurs patients obèses ou en surpoids d’essayer les méthodes de régime Weight Watchers ou Jenny Craig. Les autres régimes populaires tels que NutriSystem affichent des résultats encourageants, mais il faudrait plus d’études sur le long terme pour les confirmer.
Dans leur étude, les chercheurs ont rassemblé des articles de recherche provenant des plus grosses bases de données scientifiques et des programmes de régimes eux-mêmes. Pour les aider dans leur quête de preuves fiables, ils ont concentré leur recherche sur des études qui ont duré 12 semaines ou plus, et sur des études contrôlées et randomisées qui répartissaient les participants soit dans un groupe qui suivait un régime commercial ou soit avec une option moins intensive délivrant des documents éducatifs, des séances de conseils ou sans assistance du tout selon la méthodologie de l’étude.
Comme la majorité des programmes pour maigrir n’avait jamais été évaluée dans le cadre d’études cliniques randomisées, ils ont fini par rassembler 39 études sur 11 régimes. Trois régimes étaient d’intensité élevée – Weight Watchers, Jenny Craig et NutriSystem – qui incluaient des objectifs à atteindre, des enregistrements personnels, de l’information nutritionnelle et des conseils.
Il y avait aussi des régimes avec des repas de substitution hypocaloriques – HMR, Medifast et OPTIFAST – à côté de cinq programmes de régimes autonomes – Atkins, SlimFast, et ceux en ligne comme Biggest Loser Club, eDiets et Lose It. Les chercheurs de mettre en garde que toutes les études dans chaque catégorie ne se valaient pas. Et comme ils ont trouvé peu d’études qui aient duré 12 mois ou plus, on ne savait pas combien de participants avaient conservé le bénéfice de leur perte de poids sur le long terme.
“Nous voudrions que les gens profitent des bénéfices associés à la perte de poids, c’est-à-dire une tension, un cholestérol et un taux de sucre dans le sang plus bas, ainsi qu’un risque plus faible de développer des maladies comme le diabète,” expliquent les auteurs de l’étude. “Ces bénéfices sont des objectifs à long terme ; perdre du poids pendant trois mois pour ensuite le reprendre n’apporte que peu de bénéfices à la santé. C’est pourquoi, il est important d’avoir des études qui analysent la perte de poids sur au moins 12 mois et au-delà.”
À partir de leur analyse des études, les chercheurs ont trouvé que les régimes Jenny Craig et Weight Watchers étaient soutenus par des études cliniques qui ont duré 12 mois et plus et qui ont montré que les participants avaient perdu plus de poids que ceux qui n’avaient pas fait de régime. Les auteurs de la recherche écrivent qu’étant donné ces résultats, il peut être raisonnable pour les cliniciens d’évoquer les régimes Weight Watchers ou Jenny Craig avec leurs patients. NutriSystem produit aussi plus de perte de poids sur trois mois que des conseils ou de l’information seuls, mais les auteurs étaient incapables de trouver des études à long terme sur ce régime. Les participants qui suivaient des régimes très hypocaloriques avec des repas de substitution avaient perdu plus de poids que ceux qui n’avaient pas suivi de régime dans les études qui ont duré de quatre à six mois. Mais les auteurs n’ont trouvé qu’une seule étude à long terme, qui n’a montré aucun bénéfice sur 12 mois. Les chercheurs de noter que les régimes très peu caloriques étaient aussi porteurs de risques de complications tels que des calculs biliaires.
Les régimes semblables à ceux d’Atkins – riche en graisses et faibles en glucides – aidaient aussi les gens à perdre plus de poids à six mois et à 12 mois que des conseils seuls. L’approche “semblait prometteuse” écrivent les auteurs. En revanche, aucune conclusion définitive ne pouvait être tirée de régimes comme Slim-Fast et les régimes en ligne.
Enfin, les chercheurs ont aussi évalué les couts des régimes commerciaux, qui allaient de zéro euro pour les applications mobiles ou internet, jusqu’à 520 euros et 630 euros par mois pour les programmes qui nécessitaient d’acheter des repas de substitution.
Références :
[1] Efficacy of Commercial Weight-Loss Programs : An Updated Systematic Review . Annals of Internal Medicine, Vol 162, No. 7, 2015.