Une étude sur la population [1] n’a pas trouvé d’association entre le port du soutien-gorge et l’augmentation du risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées.
“Il y a eu certaines déclarations qui ont inquiété le public sur le fait qu’une des raisons qui expliquerait pourquoi les cas de cancer du sein sont plus fréquents dans les pays développés, par rapport aux pays en voie de développement, viendrait de la différence dans l’utilisation et le port des soutiens-gorge” explique Lu Chen, chercheur au Centre de Recherche sur le Cancer Fred Hutchinson. “Étant donné que le port du soutien-gorge est quelque-chose de très répandu, nous pensions que cela valait la peine d’être étudié.”
“Or notre étude n’a pas trouvé de preuves qui montrent que le fait de porter un soutien-gorge augmente le risque de cancer du sein chez une femme. Le risque était identique quel que soit le nombre d’heures par jour qu’une femme portait un soutien-gorge, qu’elles en portent un avec des armatures ou non, ou quel que soit l’âge auquel elles ont commencé à porter un soutien-gorge” dit Chen.
“Certains médias populaires ont laissé entendre que porter un soutien-gorge pourrait constituer un risque pour le cancer du sein. Certaines personnes avaient émis l’hypothèse que le drainage des déchets dans et autour des seins pouvait être freiné et gêné par le port du soutien-gorge. Étant donné l’absence de preuves biologiques confirmant un tel lien entre le port du soutien-gorge et le risque de cancer du sein, nos résultats ne sont pas surprenant” ajoute le chercheur.
Selon les auteurs, cette étude décrit bien les différentes habitudes de port du soutien-gorge en relation avec le risque de cancer du sein en utilisant une méthodologie scientifique épidémiologique rigoureuse. “Les résultats permettent de rassurer les femmes qui s’inquiétaient, en leur montrant que porter un soutien-gorge n’augmente pas le risque pour la plupart des types de cancer du sein après la ménopause” notent les auteurs.
Les participantes de l’étude étaient 454 femmes souffrant de carcinome canalaire in situ et 590 femmes atteintes de carcinome lobulaire infiltrant, les deux sous-types de cancer du sein les plus fréquents ; ainsi que 469 femmes qui n’avaient pas de cancer du sein afin de servir de cas de contrôle. Toutes ces femmes étaient ménopausées, âgées de 55 à 74 ans.
Les chercheurs ont réalisé des sondages auprès des individus concernés et ont collecté des informations concernant la démographie, le passé familial et le nombre d’enfants. Ils ont aussi posé une série de questions structurées pour évaluer à quelle fréquence chaque femme portait un soutien-gorge. Les questions comprenaient des renseignements concernant l’âge auquel les participantes ont commencé à porter un soutien-gorge, si elles en portaient avec des armatures, sur leur taille de bonnet, le nombre d’heures par jour et de jours par semaine avec un soutien-gorge, et si elles avaient modifié leurs habitudes dans le temps concernant le port du soutien-gorge.
Conclusion : aucun aspect de leur vie n’a été associé avec une augmentation du risque de cancer du sein quel qu’il soit.
Références :
[1] Bra Wearing Not Associated with Breast Cancer Risk : A Population-Based Case–Control Study. Lu Chen, Kathleen E. Malone, Christopher I. Li. Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention.