Personne ne les invite mais ils reviennent tous les ans. Ils apparaissent près des plans d’eau, près des marais, viennent sur nos chevilles et nos bras pour faire un festin et déclenchent de fatigantes séances d’applaudissements et de vaporisation – enfin, si vous faites partie des malchanceux.
Les moustiques attaquent tout ce qui a un pouls ; ça on le sait. Mais asseyez-vous dans l’herbe avec quelques amis un soir d’été et vous verrez que certaines personnes sont plus attaquées que d’autres.
Pourquoi ces petits suceurs de sang trouvent-ils certains d’entre nous à leur goût alors qu’ils ignorent les autres ? Il s’avère que nous émettons tous des odeurs et des produits chimiques qui attirent les moustiques. Certains d’entre nous les masquent simplement mieux que les autres.
Les femelles moustiques, les seules à piquer, sont attirées par le dioxyde de carbone que nous exhalons, notre chaleur corporelle et les composés chimiques présents dans notre sueur, comme l’acide lactique. De toute évidence, tous les humains ont cela en commun, de même que les animaux à sang chaud. Mais les scientifiques ont découvert que les personnes immunisées contre les piqûres de moustiques produisent une douzaine de composés chimiques qui empêchent les moustiques de les détecter ou les repoussent. Ceux qui se font fréquemment piquer ne secrètent pas ces composés qui pourraient masquer leur odeur.
Les scientifiques britanniques l’ont découvert pour la première fois il y a des années en menant des recherches sur le bétail. En observant différents troupeaux, ils remarquèrent que le nombre de parasites présents dépendait de la présence de certaines vaches. Quand ils déplaçaient ces vaches vers un autre troupeau, les parasites les suivaient. Les chercheurs ont finalement découvert que ces vaches émettaient des odeurs distinctes. Ils confirmèrent ensuite le même phénomène chez les humains.
On ne sait pas encore pourquoi certaines personnes et animaux possèdent ce bouclier intégré. Il y a peut-être eu à l’origine un but évolutionniste crucial, comme nous protéger de la malaria et d’autres maladies transmises par les moustiques.
Mais ne soyez pas désespérés si vous n’avez pas ce bouclier. Vous pouvez vous rendre moins attractif en utilisant des déodorants, des savons et des lotions sans odeurs. Les produits anti-moustiques contenant du diéthyltoluamide (DEET) peuvent également faire la différence. Une étude publiée dans le New England Journal of Medicine en 2002 [1] a découvert que les sprays contenant du DEET, même en faible quantité, protègent les personnes qui les portent pendant une période allant jusqu’à cinq heures, alors que les bracelets ou les sprays contenant de la citronnelle ne protègent que pendant 10 minutes environ.
Et inutile d’avaler de l’ail, des bananes ou d’autres aliments pour repousser les moustiques. Aucune preuve ne vient étayer ces croyances dans ces remèdes de bonnes femmes. Mieux vaut encore manier la tapette !
100 Idées tordues sur le corps, la santé, le sexe… Anahad O’Connor.
Références :
[1] Comparative Efficacy of Insect Repellents against Mosquito Bites. Mark S. Fradin et John F. Day. N Engl J Med 2002 ; 347:13-18. Juil 4, 2002