Les résultats étaient largement inattendus : le meilleur coureur de marathon masculin de plus de 65 ans et la meilleure coureuse de marathon de plus de 45 ans ont tout deux augmenté de façon importante leurs performances ces 30 dernières années.

En même temps, les chercheurs ont aussi observé une forte augmentation des athlètes de plus de 40 ans qui ont participé au marathon de new York : de 36% du total des coureurs masculins entre 1980-1989 à 53% entre 2000, et de 24% à 40% pour les femmes coureuses sur la même période. Les détails de ces analyses descriptives ont été publiés dans la revue AGE [1], le journal Officiel de l’Association Américaine de la Vieillesse.

Des chercheurs de l’INSERM ont analysé les performances chronométriques des compétiteurs du marathon de New York selon leur âge et leur sexe sur la période 1980-2000. Ils ont classé les coureurs qui ont réussi à terminer la course en 10 catégories d’âge séparées (20-29 ; 30-39 ; puis tous les 5 ans entre 40 et 79.)

Bien que les temps moyens de course chez les 10 meilleurs athlètes hommes et femmes de dessous de la catégorie d’âge 60-64 ans n’ont pas changé ces dernières 30 années, il y avait une franche diminution du temps pour les catégories séniores : pour un temps moyen de marathon réalisé en 3 heures et 50 minutes, les hommes de la catégorie 65-69 ans ont amélioré ce temps de 8 minutes entre 1980-1989 et 1990-1999, et de 7 minutes entre 1990-1999 et 2000-2009.

De la même façon, le temps moyen réalisé par les femmes par catégorie d’âge au-dessus de 45-49 ans a significativement baissé. Par exemple, la performance moyenne pour la catégorie d’âge 55 ans s’est améliorée de 33 minutes entre 1980 et 1990 (pour un temps de course moyen de 4 heures et 20 minutes), et de 8 minutes entre 1990 et 2000.

Les chercheurs ont conclu que, sur les deux dernières décennies, les performances des meilleurs coureurs masculins de marathon de plus de 65 ans, et des meilleures femmes coureuses de marathon de plus de 45 ans, se sont particulièrement améliorées, tandis que celles de leurs homologues plus jeunes sont restés stables.

“Les performances améliorées peuvent s’expliquer par le nombre de participants en augmentation dans ces catégories d’âge, tout comme par l’intérêt croissant de cette population de cet âge pour les bénéfices de l’activité physique sur la santé et le bien-être” dit Romuald Lepers, de l’Unité 1093 de l’INSERM.

Ces dernières années, le fossé dans la performance entre les hommes et les femmes s’est stabilisé dans toutes les catégories d’âge, suggérant que le déclin des fonctions physiologiques avec l’âge est identique pour les deux sexes. Les mécanismes sur lesquels l’activité physique agit avantageusement en termes de ralentissement des processus associés à la vieillesse restent à explorer. Pour les chercheurs, ces données initiales sur les athlètes de plus de 40 ans, associées à de nouvelles données physiologiques et sociologiques, conduiront à améliorer la compréhension du rôle que joue l’exercice physique sur la vieillesse.

Références :

[1] Do older athletes reach limits in their performance during marathon running ? Lepers R & Cattagni T. Unité Inserm 1093, Cognition, Action, et Plasticité Sensorimotrice, Université de Bourgogne, Dijon Age (Dordr), Mai 27.

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