Vous êtes ce que vous mangez, surtout en ce qui concerne la façon dont votre corps fabrique les protéines. On sait déjà que le fait de consommer des protéines stimule les cellules du corps pour qu’elles fabriquent des protéines. Cependant, le fait de vieillir tout en mangeant moins de protéines peut provoquer une baisse de l’efficacité de la construction musculaire du corps.

Le fait de conserver et même de construire du muscle est tout particulièrement important pour les personnes âgées. Augmenter la masse musculaire peut contribuer à conserver un poids de corps correct, à être plus en forme physiquement et cela améliore aussi la qualité de la vie. Une recherche publiée dans l’American Journal of Physiology, Endocrinology & Metabolism [1] a cherché à savoir si la quantité et la période de consommation des protéines faisait une différence dans les gains net du corps en protéines.

Les recommandations officielles et actuelles pour les apports en protéines alimentaires sont de 0,8 gramme/kilo de poids de corps (environ 62 g de protéines par jour pour une personne de 77 kg). Des recherches précédentes ont montré que les adultes plus âgés ont un besoin d’au moins 0,40 g/kg de poids de corps à chaque repas (soit environ 31 g de protéines par repas ou 93 grammes par jour pour une personne de 77 kg) pour favoriser une synthèse protéique maximale.

Ceci représente une quantité de protéines beaucoup plus importante que ce que les apports journaliers recommandés le suggèrent. Les chercheurs de l’Université de l’Arkansas ont cherché à mesurer si une consommation plus importante de protéines que la consommation moyenne conduisait à un gain net en protéines plus élevé chez les adultes plus âgés. Ils ont aussi cherché à savoir si le moment de la consommation des protéines faisait une différence en ce qui concerne la synthèse des protéines – le processus par lequel les cellules fabriquent les protéines – et les gains nets en protéines.

L’équipe de recherche a étudié 20 adultes en bonne santé, âgés de 52 à 75 ans, qui ont été répartis au hasard dans l’un des quatre groupes d’étude sur une période test de quatre jours. Deux groupes ont mangé des protéines dans les limites des recommandations à 0,8 g/kg par jour : un groupe avait cette distribution de protéines également répartie dans chaque repas (33 % des protéines totales au petit-déjeuner, déjeuner et diner) et l’autre avait une distribution irrégulière de protéines lors des repas (15 % au petit-déjeuner, 20 % au déjeuner et 65% au diner).

Les deux autres groupes avalaient le double des recommandations des apports quotidiens (soit 1,5 g/kg de protéines par jour) en suivant les mêmes schémas de répartition des protéines que les deux groupes précédents. Le groupe qui consommait le double des apports journaliers recommandés recevait des suppléments de protéines via un concentré pesé de protéines de lait (moitié en protéines de petit lait whey et moitié en caséine) pour s’assurer qu’ils respectaient bien les objectifs de 1,5 g/kg par jour. Tous les repas étaient préparés par l’Institut de Recherche de l’Arkansas. Les sujets devaient enregistrer l’heure à laquelle ils mangeaient, ainsi que d’autres détails concernant leur alimentation.

Les chercheurs ont découvert que tandis que la distribution des protéines à travers les différents repas n’avait en fait pas d’impact significatif, la quantité totale de protéines consommées, quant à elle, en avait. “Bien qu’il n’y ait pas d’effet évident du type de consommation des protéines dans notre étude, nous avons observé un effet définitif d’une consommation plus importante de protéines dans les repas sur tout l’équilibre protéique du corps, ainsi que sur la synthèse protéique musculaire,” écrivent les auteurs. “L’équilibre global du corps en protéines était meilleur avec un apport en protéines supérieur à celui des apports journaliers recommandés.

Références :

[1] Quantity of dietary protein intake, but not pattern of intake, affects net protein balance primarily through differences in protein synthesis in older adults. I.-Y. Kim, S. Schutzler, A. Schrader, H. Spencer, P. Kortebein, N. E. P. Deutz, R. R. Wolfe, A. A. Ferrando. AJP : Endocrinology and Metabolism, 2014 ; 308 (1) : E21.

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