Une récente recherche de l’université d’Exeter et du London College remet en question les affirmations et les études disant que le fait de rester assis pendant de longues périodes augmente le risque de décéder prématurément, même si vous êtes actif par ailleurs ou que vous faites du sport.
Cette étude, publiée dans l’International Journal of Epidemiology [1] a suivi plus de 5000 participants pendant 16 ans (ce qui en fait à ce jour l’étude la plus longue sur le sujet) et a trouvé que le fait de rester assis, que ce soit à la maison ou au travail, n’est pas associé à une augmentation du risque de décéder.
Ces résultats remettent en question les conclusions de recherches précédentes qui suggéraient que la position assise était nocive en soi, même quand les gens marchaient régulièrement beaucoup ou faisaient de l’exercice. Ces résultats contredisent même certaines recommandations des autorités sanitaires qui affirment que le fait de rester assis trop longtemps est mauvais pour votre santé, et ceci quelle que soit la quantité d’exercice physique que vous faites.
Le Dr Melvyn Hillsdon, du département des Sciences du Sport et de la Santé à l’Université d’Exeter déclare : “les politiques devraient être prudents quand ils recommandent une réduction du temps passé en position assise, sans pour autant recommander d’augmenter l’activité physique. Notre étude remet en cause l’idée actuelle sur les risques pour la santé de la position assise et indique que le problème réside dans l’absence de mouvement plutôt que dans le temps passé à rester assis en soi. Toute position stationnaire dans laquelle la dépense d’énergie est faible peut être mauvaise pour la santé, qu’elle soit assis ou debout.”
“Ces résultats jettent un doute sur les bénéfices des stations de travail en position débout, que certains employeurs mettent en place pour favoriser des environnements de travail plus sains.” L’auteur de l’étude précise : “nos résultats montrent que le fait de réduire le temps passé assis pourrait ne pas être aussi important pour le risque de mortalité que ce qu’on a déclaré jusqu’à maintenant, et que le fait d’encourager les gens à être plus actifs devrait toujours être une priorité de santé publique.”
Les participants de l’étude, composés de 3720 hommes et 1412 femmes, ont fourni des informations sur le temps total qu’ils passaient assis et sur quatre autres types spécifiques de comportements assis (au travail, pendant leur loisir, en regardant la télévision et pendant le temps libre sans regarder la télévision) tout comme des détails sur la marche quotidienne et le temps passé à faire une activité physique vigoureuse ou modérée. L’âge, le genre, le statut socioéconomique, l’état de santé, le tabagisme, la consommation d’alcool et l’alimentation ont aussi été pris en compte. L’étude a montré que sur la période de suivi de 16 ans, aucune de ces cinq mesures sur la position assise n’a influencé le risque de mortalité.
Les futurs travaux de recherche devront évaluer si les longues périodes en position assise sont associées à une augmentation de l’incidence de maladies comme les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2, et devront étudier les mécanismes biologiques qui sous-tendent les associations déjà observées entre le temps passé assis et ses conséquences sur la santé.
Références :
[1] Richard M. Pulsford, Emmanuel Stamatakis, Annie R. Britton, Eric J. Brunner, Melvyn Hillsdon. Associations of sitting behaviours with all-cause mortality over a 16-year follow-up : the Whitehall II study. International Journal of Epidemiology, 2015.