Nos bonnes résolutions de début d’année se sont quelque peu effritées, et les fréquentations à la salle de sport se font de plus en plus rares. Mais une étude publiée dans la revue Psychological Science [1] pourrait nous offrir une nouvelle chance de récolter les bénéfices de l’exercice grâce à notre routine quotidienne. La psychologue de Harvard, Ellen Langer, a trouvé que de nombreux résultats bénéfiques de l’exercice sont en fait dus à l’effet placebo.
Les Autorités de la Santé recommandent 30 minutes d’exercice quotidien pour maintenir un style de vie sain. Alors que cela pourrait être difficile pour ceux qui doivent rester assis derrière un bureau pendant 8 heures, d’autres emplois sont déjà physiques, comme par exemple chez les femmes de ménage. Elles nettoient en moyenne 15 chambres par jour, qui leur prennent entre 20 et 30 minutes par chambre. Selon cette étude, les femmes de ménage pourraient ne pas percevoir leur travail comme de l’exercice, mais si leur état d’esprit est modifié afin qu’elles soient conscientes de l’exercice qu’elles réalisent tous les jours, alors leur santé devrait s’améliorer.
Les chercheurs ont étudié 84 femmes de ménages de 7 hôtels différents. On a dit aux femmes de 4 hôtels que leur travail régulier leur procurait assez d’exercice pour avoir un style de vie sain, et que cela leur permettait de rester en bonne santé, tandis que rien n’a été dit aux femmes de ménage des 3 autres hôtels. Pour déterminer si l’effet placébo jouait un rôle dans les bénéfices de l’exercice, les chercheurs ont examiné si l’état d’esprit des sujets (dans ce cas, leurs niveaux de perception de l’exercice) pouvait inhiber ou augmenter les bénéfices pour la santé de l’exercice indépendamment de tout exercice effectif.
Quatre semaines plus tard, les chercheurs sont retournés évaluer les changements de l’état de santé des femmes de ménage. Ils ont trouvé que les femmes qui avaient été informées avaient perdu en moyenne 1 kilo, avaient vu leur tension baisser de presque 10% et étaient significativement en meilleure santé par la mesure de leur pourcentage de graisse corporelle, de leur Indice de Masse Corporelle et de leur ratio taille/hanches. Ces changements étaient significativement plus élevés que ceux rapportés par le groupe contrôle et étaient spécialement remarquables étant donné la période de seulement 4 semaines.
Langer écrit : “Que le changement dans la santé physiologique ait été produit directement ou indirectement, il est clair que la santé est affectée par l’état d’esprit.” Cette recherche montre le rôle modérateur de la disposition d’esprit et sa capacité à améliorer la santé, ce qui pourrait avoir un intérêt particulier dans le traitement des maladies associé à un style de vie sédentaire.
Références :
[1] Mind-Set Matters : Exercise and the Placebo Effect. Psychological Science, Vol. 18, N° 2, Fev. 2007 , pp. 165-171(7)