Le fait de restreindre la consommation de gluten conduit à une trop faible consommation de céréales complètes qui sont bénéfiques au cœur.
Une consommation alimentaire de gluten à long terme chez les personnes qui ne souffrent pas de la maladie cœliaque n’est pas associée à un risque plus élevé de maladie cardiovasculaire, et le fait de réduire le gluten peut avoir pour résultat une faible consommation de céréales complètes, qui sont associées à des bénéfices cardiovasculaires [1].
Ainsi, les chercheurs déclarent que la promotion des régimes alimentaires sans gluten chez les individus qui ne sont pas atteints de la maladie coeliaque ne devrait pas être encouragée.
Le gluten alimentaire provoque une inflammation et des dommages intestinaux chez les gens qui souffrent de la maladie coeliaque, et il est associé à une augmentation du risque de maladie coronarienne, qui est diminué après l’adoption d’une alimentation sans gluten.
Mais le fait d’éviter le gluten chez les gens qui ne souffrent pas de la maladie coeliaque est devenu très populaire ces dernières années, en partie à cause de la croyance que le gluten avait des effets nocifs sur la santé.
Pourtant, malgré cette tendance à adopter une alimentation faible en gluten ou sans gluten, aucune étude à long terme n’a évalué la relation entre le gluten alimentaire et le risque de conditions chroniques comme les maladies de cœur chez les gens qui n’ont pas de maladie coeliaque.
C’est pourquoi une équipe de chercheurs a décidé d’examiner l’association entre une consommation de gluten à long terme et le développement des maladies de cœur. Ils ont analysé les données provenant de 64 174 femmes et 45 303 hommes qui n’avaient pas de passé de maladie cardiovasculaire et qui ont complété un questionnaire détaillé sur leur consommation alimentaire en 1986 et qui a été mis à jour tous les quatre ans jusqu’en 2010.
La consommation de gluten et le développement de maladies coronariennes ont été enregistrés sur cette période de 26 ans. Après avoir procédé aux ajustements des facteurs de risque connus, aucune association significative entre la consommation de gluten et le risque de maladie de cœur n’a été trouvée. Cependant, des analyses plus poussées montrent que le fait de restreindre la consommation de gluten alimentaire pouvait avoir comme résultat une faible consommation de céréales complètes, qui sont pourtant associées à une réduction du risque cardiovasculaire.
Les auteurs de l’étude font remarquer que cette étude est observationnelle, et qu’ainsi on ne peut pas en tirer de conclusion définitive sur les causes et les effets, ils soulignent en outre qu’il y a quelques limites qui pourraient introduire des biais.
Néanmoins, ils concluent en disant que leurs résultats « ne confirment pas cette promotion d’une alimentation restreinte en gluten avec pour objectif de réduire le risque de maladie cardiovasculaire. » Ils préviennent également que « la promotion des régimes sans gluten dans l’objectif de prévenir les maladies coronariennes chez les gens qui n’ont pas de symptômes d’une maladie cœliaque ne devrait pas être recommandée. »
Références :
[1] Long term gluten consumption in adults without celiac disease and risk of coronary heart disease : prospective cohort study. British Medical Journal, 2017 ; 357.