Les régimes sains et équilibrés qui réduisent l’apport de calories, sans tenir compte des proportions différentes de graisses, protéines ou hydrates de carbones, peuvent aider les personnes en surpoids ou obèses à perdre du poids et à conserver cette perte de poids, selon une étude du National Institutes of Health (NIH) [1].

Des chercheurs de l’étude Preventing Overweight Using Novel Dietary Strategies (POUNDS LOST) ont trouvé des pertes de poids identiques après que des participants aient été assignés, entre 6 mois et deux ans, à quatre régimes qui différaient dans les proportions de ces trois éléments nutritifs majeurs. Les régimes étaient soit faibles ou élevés en lipides (20 ou 40% des calories) soit avec un taux de protéines élevé ou moyen (15 ou 25% des calories).

La quantité d’hydrates de carbones variait entre 35 et 65% des calories totales. Les régimes avaient surtout comme but une réduction calorique identique, et étaient sains et équilibrés : faibles en graisses saturées et cholestérol, et riches en fibres alimentaires.

Les participants ont perdu en moyenne 6 kilos en six mois, et ont maintenu une perte de poids de 4 kilos sur deux ans. Les participants ont aussi réduit leur tour de taille de 2,5 à 8 centimètres à la fin de l’étude. L’envie, la satiété, la sensation de faim et la satisfaction du régime étaient tous identiques dans les quatre régimes.

“Ces résultats montrent que tant que les gens suivent un régime sain et équilibré, faible en calories, il existe plus d’une seule approche nutritionnelle possible pour réussir et conserver un poids normal” dit le Dr Elizabeth Nabel. “Ceci donne une approche plus adaptable aux préférences et besoins personnels des individus qui ont besoin de perdre du poids, qu’ils seront davantage susceptibles de tenir.”

Dans l’étude Pounds Lost, 811 adultes en surpoids ou obèses, âgés entre 30 et 70 ans, ont été assignés à quatre régimes différents, à qui on demandait d’enregistrer quotidiennement leur consommation de nourriture dans un logiciel en ligne, qui a comparé la consommation par rapport aux buts fixés.

Des sessions de conseils en groupe sur le régime étaient tenues deux fois par mois pendant les deux années de l’étude, et des séances individuelles toutes les huit semaines.

On donnait des objectifs personnalisés de calories, allant de 1200 à 2400 calories par jour, ce qui réduisait leur consommation calorique générale par rapport à leurs exigences énergétiques quotidiennes. On demandait à tous les participants de faire une activité physique d’intensité modérée, comme de la marche sur un tapis. Les participants n’étaient pas diabétiques ni atteints de maladies cardiovasculaires, mais pouvaient être sujets à d’autres facteurs de risque, comme une tension ou un cholestérol élevés.

Le surpoids est diagnostiqué chez une personne ayant un Indice de Masse Corporelle (IMC), qui est un rapport entre le poids et la taille, supérieur à 25 mais inférieur à 30. Un indice supérieur à 30 est considéré comme définissant l’obésité.

“Nous étions encouragés dans notre action par le fait qu’en plus de réaliser et de maintenir leur perte de poids, les participants de l’étude ont vécu d’autres changements positifs pour leur santé” dit Catherine Loria, nutritionniste épidémiologiste et co-auteur de l’étude. “Les résultats confirment l’importance de la perte de poids pour réduire le risque de maladie cardiovasculaire.”

Tous les régimes ont amélioré les facteurs de risque pour les maladies cardiovasculaires, à six mois et à deux ans, de façon consistante avec les études précédentes. Les facteurs de risque améliorés comprennent une réduction des niveaux de triglycérides, du LDL (le mauvais cholestérol), une réduction de la tension et une augmentation du HDL (le bon cholestérol). Tous les régimes ont réduit la présence du syndrome métabolique, un ensemble de conditions associées comme le surpoids, des triglycérides élevés, un taux élevé de sucre dans le sang, une tension importante et un faible HDL, ce qui augmente les risques de maladie de coeur.

Des études précédentes avaient montré qu’une perte de 5 à 10% du poids de corps aidait à réduire les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires et d’autres conditions médicales. Dans cette étude, 15% des patients ont réussi à perdre 10% de leur poids après 2 ans.

“Cette nouvelle information devrait pousser les nutritionnistes à se focaliser sur les approches relatives à la perte de poids du point de la réduction de la consommation des calories plutôt que des proportions particulières de graisse, protéines ou hydrates de carbones composant chaque régime. Il s’agit là d’une information importante pour les professionnels de la santé qui prescrivent des régimes à leurs patients, dans le but de leur faire perdre du poids, et pour les adultes qui cherchent un moyen de tenir un régime équilibré” explique le Dr Franck Sacks.

Les éléments nutritifs cibles des quatre régimes étaient :

 Régime n°1 : 20% de lipides, 15% de protéines, 65% d’hydrates de carbone

 Régime n°2 : 20% de lipides, 25% de protéines, 55% d’hydrates de carbone

 Régime n°3 : 40% de lipides, 15% de protéines, 45% d’hydrates de carbone

 Régime n°4 : 40% de lipides, 25% de protéines, 35% d’hydrates de carbone

Etant entendu que même si dans cette étude, la quantité d’activité physique visée était de 90 minutes par semaine, de nombreuses personnes ont besoin de faire plus de sport afin de réussir à perdre le poids qu’elles se sont fixés.

Références :

[1] Comparison of Weight-Loss Diets with Different Compositions of Fat, Protein, and Carbohydrates. New England Journal of Medicine, Vol. 360:859-873. 26 Fev. 2009

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