La peur des radicaux libres pourrait être exagérée, selon des scientifiques de l’Université Médicale Suédoise Karolinska Institutet. Une nouvelle étude, publiée dans le Journal of Physiology [1] montre que les radicaux libres agissent comme des substances de signal qui font que le coeur bat à une vigueur correcte.

Les radicaux libres sont des molécules qui réagissent facilement avec d’autres substances dans le corps, et ceci peut avoir des effets négatifs sur la santé dans certaines circonstances, à travers les dommages causés aux cellules. Les radicaux libres peuvent être contrecarrés par des substances connues comme étant des “antioxydants”, qui sont les ingrédients communément rencontrés dans de nombreux compléments alimentaires (bien que leur utilité soit contestée). L’idée selon laquelle les radicaux libres sont généralement dangereux, et doivent donc être neutralisés, est pourtant un mythe selon les scientifiques qui ont dirigé cette étude sur le rôle que les radicaux libres jouent dans la physiologie du coeur.

“Comme d’habitude, c’est une histoire de modération. Dans des conditions normales, les radicaux libres agissent comme des substances de signal importantes, mais des niveaux très élevés, ou des augmentations durables, peuvent conduire vers la maladie” dit le Professeur Hakan Westerblad qui a dirigé l’étude.

Quand le corps est sujet à différents types de stress, le système nerveux sympathique stimule des récepteurs connus sous le nom de “récepteurs beta-adrénergiques” à la surface des cellules du muscle cardiaque. Ceci amène plusieurs changements à l’intérieur des cellules, dont l’une d’elles est la phosphorylation des protéines. Ceci conduit aux contractions des cellules qui deviennent plus fortes, et le coeur bat avec plus de force.

Dans l’étude actuelle, les scientifiques ont montré que la stimulation des récepteurs beta-adrénergiques provoquaient aussi une augmentation de la production des radicaux libres dans les mitochondries des cellules, et que cela contribuait à des contractions plus fortes des cellules. Quand les scientifiques ont exposé les cellules à des antioxydants, une partie essentielle de l’effet de la stimulation beta-adrénergique des cellules musculaires du coeur a disparu.

Les résultats révèlent un mécanisme de régulation auparavant inconnu de la production de la force dans le coeur, qui pourrait conduire vers une meilleure compréhension des différents types de déficiences cardiaques.

“Les radicaux libres jouent un rôle important, étant donné qu’ils contribuent à la capacité du coeur de pomper plus de sang dans des situations stressantes” dit Hakan Westerblad. “D’un autre côté, un stress persistant peut provoquer des arrêts cardiaques, et des niveaux chroniquement en hausse de radicaux libres pourraient être ici une partie du problème.”

Références :

[1] Mitochondrial production of reactive oxygen species contributes to the beta-adrenergic stimulation of mouse cardiomycytes. Daniel Andersson, Jérémy Fauconnier, Takashi Yamada, Alain Lacampagne, Shi-Jin Zhang, Abram Katz & Håkan Westerblad, Journal of Physiology, Avr. 2011.

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