Le Journal of Gerontology [1] a publié un numéro spécial sur la restriction calorique et les régimes hypocaloriques qui ciblent la biologie du vieillissement, avec une collection d’articles de recherche sur une méthode éprouvée pour augmenter la longévité de nombreux organismes vivants, y compris les êtres humains.
“En conservant les extraordinaires enregistrements du Journal of Gerontology dans des études multidisciplinaires sur le vieillissement, cette compilation d’études va des simples modèles unicellulaires jusqu’à des études sur les êtres humains,” explique le Dr Rozalyn Anderson. Or l’une des choses que les gens oublient souvent ou ne savent pas c’est l’incroyable fait que le vieillissement peut être modifié, et la recherche sur la restriction calorique l’a prouvé.
L’effet bénéfique d’une simple réduction calorique sur la longévité avait déjà été établi dans des études sur les rongeurs il y a plus de 80 ans. Ces dernières décennies, comme les techniques génétiques ont évolué, les scientifiques ont fait des progrès considérables en identifiant les processus cellulaires et systémiques qui sont susceptibles de contribuer à l’augmentation de la vulnérabilité à la maladie qui est associée au vieillissement.
Traditionnellement, ces découvertes sont venues d’études sur des animaux éphémères en laboratoire, mais la récente confirmation de la pertinence du paradigme de la restriction calorique sur les primates a mis l’accent sur des études qui sont remontées jusqu’aux mécanismes du retardement du vieillissement par la restriction calorique.
“De façon remarquable, la restriction calorique a montré qu’elle était efficace pour retarder le vieillissement chez de nombreuses espèces, et les résultats sur les humains semblent tout aussi prometteurs,” dit Anderson. “En effet, dans de nombreuses études, la restriction calorique est utilisée comme un test de référence pour augmenter la longévité contre les nouveaux médicaments et les stratégies antivieillissement qui sont mesurés.”
L’un de ces articles rapporte d’ailleurs les résultats de l’étude CALERIE, la première étude clinique sur les êtres humains et la restriction calorique. Réalisée sur trois sites différents aux États-Unis, ces travaux pionniers ont non seulement montré que la restriction calorique (sans malnutrition) pouvait être tolérée par les humains, mais qu’elle produisait aussi des effets bénéfiques sur de nombreux indices cliniques de risques de maladies.
En utilisant deux approches de calcul différentes, les auteurs ont identifié un rythme de vieillissement plus lent chez les individus qui faisaient partie du groupe de la restriction calorique comparés aux sujets du groupe de contrôle. Cette découverte prépare la voie vers des études moléculaires de haute résolution sur la réponse des êtres humains à la restriction calorique. Ces méthodes pourraient apporter une solution pour trouver des marqueurs de remplacement afin de déterminer le vieillissement en bonne santé dans les études cliniques futures et identifier les médicaments et les régimes alimentaires qui augmentent le vieillissement en bonne santé.
Ce que ces études montrent en fin de compte c’est que ce que vous mangez influence la façon dont vous vieillissez, et ce n’est pas une mauvaise nouvelle du tout, concluent les chercheurs.
Références :
[1] Rozalyn M Anderson, David G Le Couteur, Rafael de Cabo. Caloric Restriction Research : New Perspectives on the Biology of Aging. The Journals of Gerontology : Series A, 2018.