L’exercice physique, même à petite dose, modifie l’expression de notre ADN inné. Une recherche de l’Université de Lund en Suède a montré ce qui se déroulait au niveau épigénétique dans les cellules de graisse lorsque nous faisons de l’activité physique [1].
“Notre étude montre les effets positifs de l’exercice, parce que les modèles épigénétiques des gènes qui affectent le stockage de la graisse dans le corps changent” explique Charlotte Ling, de l’Université de Lund.
Les cellules du corps humain contiennent de l’ADN, qui contient des gènes. Nous héritons nos gènes et nous ne pouvons pas les changer. Cependant, les gènes ont des “groupes méthyles” attachés qui affectent ce qui connu comme étant “l’expression du gène”, que les gènes soient activés ou désactivés. Les groupes méthyles peuvent être influencés de différentes façons, par l’exercice physique, l’alimentation et le style de vie, dans un processus connu sous le nom de “méthylation de l’ADN”. Il s’agit d’épigénétique qui est un domaine de recherche relativement nouveau qui attire de plus en plus l’attention.
Dans leur étude, les chercheurs ont étudié ce qui arrive aux groupes méthyles dans les cellules de graisse de 23 hommes en légère surcharge pondérale et en bonne santé, âgés autour de 35 ans et qui n’avaient auparavant pas d’activité physique, quand ils se sont mis à faire régulièrement du sport sur une période de six mois.
“Ils devaient faire trois séances par semaine, mais en faisaient en moyenne 1,8 fois” précise Tina Rönn, chercheuse à l’Université de Lund. En utilisant une technologie qui analyse 480 000 positions à travers tout le génome, ils ont pu voir que des modifications épigénétiques étaient survenues sur 7000 gènes (un individu possède 20000 gènes).
Ils ont analysé plus en profondeur la méthylation dans les gènes associés au diabète de type 2 et à l’obésité. “Nous avons découvert des changements dans ces gènes aussi, ce qui suggère que la méthylation de l’ADN modifié est un résultat de l’activité physique et peut constituer l’un des mécanismes de la façon dont les gènes modifient le risque de maladie” dit Rönn.
En laboratoire, les chercheurs ont été en mesure de confirmer ces résultats in vitro (en étudiant des cultures de cellules dans des tubes à essai) en désactivant certains gènes et de ce fait en réduisant leur expression. Cela a eu pour conséquence des modifications dans le stockage de la graisse dans les cellules de graisse.
Références :
[1] A Six Months Exercise Intervention Influences the Genome-wide DNA Methylation Pattern in Human Adipose Tissue, PLOS Genetics, 2013.