Cette étude a aussi trouvé que les femmes qui fument comme des hommes décèdent comme les hommes !

Une étude, publiée dans le New England Journal of Medicine [1], a découvert que les fumeurs qui lâchent la cigarette quand ils sont jeunes adultes peuvent vivre presque aussi longtemps que les personnes qui n’ont jamais fumé.

Le tabagisme réduit l’espérance de vie d’une personne d’au moins 10 ans. Mais une analyse élargie sur la santé et les enregistrements de décès aux États-Unis a trouvé que les personnes qui arrêtent de fumer avant de devenir quadragénaires regagnaient presque toutes ces années potentiellement perdues.

“Le fait d’arrêter de fumer avant l’âge de 40 ans, et de préférence bien avant 40 ans, permet de récupérer presque toutes les décennies de vie qui seraient perdues si on continuait à fumer” explique le Dr. Prabhat Jha, de l’Université de Toronto.

“Cela ne veut cependant pas dire qu’il est sans danger de fumer jusqu’à 40 ans et puis arrêter” dit-il. “Les anciens fumeurs courent toujours un grand risque de décéder plus tôt que les gens qui n’ont jamais fumé. Mais le risque est faible comparé à l’énorme risque pour ceux qui continuent de fumer”.

L’équipe du Dr Jha a trouvé que les personnes qui arrêtent de fumer entre 35 et 44 ans avaient gagné environ 9 années, et celles qui ont lâché la clope entre 45 et 54 ans ont respectivement gagné 6 et 4 ans de vie.

L’étude a examiné les risques du tabagisme et les bénéfices de l’arrêt de la clope parmi un échantillon représentatif d’Américains. Des études précédentes avaient examiné des groupes précis comme des infirmières ou des volontaires qui étaient en meilleure santé que la moyenne des Américains. Mais cette étude a aussi étudié la génération de femmes qui a commencé à fumer quand elles étaient jeunes et qui ont continué pendant leurs années d’adultes.

“Les femmes qui fument comme des hommes décèdent comme des hommes” dit le Dr Jha. Pour les femmes, le risque de mourir de causes associées au tabac sont 50% plus élevées que dans les études réalisées dans les années 1980.

Les femmes et les hommes qui fument perdent tous deux une décennie de vie. Les fumeurs actuels, hommes et femmes âgés entre 25 et 79 ans, ont un taux de mortalité trois fois supérieur que les individus qui n’ont jamais fumé. Ceux qui n’ont jamais fumé étaient environ deux fois plus susceptibles de vivre jusqu’à l’âge de 80 ans que les fumeurs.

Cette étude ajoute des éléments de preuve provenant de Grande-Bretagne, du Japon et des États-Unis sur le fait que les risques du tabagisme impliquent environ dix ans de vie à travers le monde. Elle comprend un passage en revue de 50 années de mortalité due au tabagisme aux États-Unis. On estime à 1,3 milliard le nombre de fumeurs dans les pays à revenus faibles ou moyens. Environ 30 millions de jeunes adultes dans le monde commencent à fumer chaque année (environ la moitié des jeunes adultes hommes et 10% de jeunes femmes) et la plupart n’arrêtera pas.

Dans de nombreux pays à hauts revenus, plus de la moitié des gens qui a déjà fumé a arrêté, ce qui est moins fréquent dans les pays plus pauvres. Avec la tendance actuelle, le tabagisme tuera environ 1 milliard de personnes au 21° siècle contre “seulement” 100 millions au 20° siècle.

Le Dr Jha note que les taux de tabagisme aux États-Unis, en Chine et en Inde déclineraient beaucoup plus rapidement si leurs gouvernements taxaient plus le tabac, comme on peut le voir en France ou au Canada. La taxation est le moyen le plus simple et le plus efficace pour pousser les adultes à arrêter de fumer, et pour empêcher les enfants de commencer.

Références :

[1] 21st-Century Hazards of Smoking and Benefits of Cessation in the United States. New England Journal of Medicine, 2013 ; 368:341-350.

A lire également