Une étude publiée dans le New England Journal of Medicine [1] montre que les adolescents qui ont éliminé les boissons sucrées pendant un an ont pris moins de poids que ceux qui ne les avaient pas éliminées, ce qui pourrait constituer un moyen efficace pour lutter contre l’obésité adolescente.
Cette étude de bonne qualité, contrôlée et randomisée, a examiné le lien entre la consommation de boissons sucrées (les sodas et autres) et leur impact direct sur leur poids et l’indice de masse corporelle (IMC), tout comme la façon dont les environnements des adolescents à la maison impactaient leur consommation de boissons sucrées en général.
L’étude a trouvé que les adolescents qui recevaient des boissons hypocaloriques pendant un an ont pris en moyenne 2 kg de moins que leurs homologues qui ont continué à boire des boissons sucrées.
Durant les deux années de l’étude, l’intervention d’une année comprenait aussi des appels de motivation avec les parents, des visites de contrôle avec les participants et des messages écrits pour arrêter les boissons sucrées.
Les 224 participants de l’étude étaient des étudiants en surpoids ou obèses qui buvaient régulièrement des boissons sucrées. L’étude a été conçue pour réduire leur consommation de ces boissons. Les chercheurs ont eu recours à une nouvelle méthode d’intervention : faire délivrer des boissons non caloriques dans les foyers des participants et de leurs familles.
Pendant l’intervention d’un an, le groupe expérimental d’adolescents qui a virtuellement éliminé la consommation de boissons sucrées, a pris 2 kg de moins et n’avait pas d’augmentation de son IMC comparé au groupe contrôle qui a continué à boire des boissons sucrées régulièrement. En outre, les adolescents d’origine hispanique ont affiché les plus grands bénéfices, avec 6 kg de moins que le groupe contrôle. “Aucun autre produit alimentaire seul n’a montré un tel changement d’une quantité de poids de corps de cette ampleur sur un an simplement rien qu’en le réduisant” dit un des chercheurs.
L’étude sur une durée de deux ans a consisté en une intervention d’un an, puis en un an de suivi. Alors que la première année a montré une importante différence de poids entre le groupe qui ne buvait plus de boissons sucrées et le groupe de contrôle, les deux groupes ne différaient pas après la seconde année pendant laquelle rien n’avait été fait ni préconisé. Ces résultats suggèrent que les adolescents sont plus susceptibles de faire des choix qui sont bons pour leur santé (comme boire des boissons non caloriques) quand ces solutions leur sont plus facilement accessibles.
Cette étude souligne donc le besoin de rendre les choix sains plus facilement disponibles aux adolescents, tout comme de réaliser plus de recherches sur les interventions les plus efficaces parmi les populations qui ont les taux d’obésité les plus élevés. “Nos résultats suggèrent qu’à la fois l’accès aux boissons hypocaloriques et des messages clairs en direction des consommateurs pourraient être au coeur du changement de comportement. Les adolescents peuvent opérer des changements alimentaires plus sains avec un soutien adéquat et des messages compréhensibles” disent les chercheurs.
Ces derniers ont publié une autre étude dans le Journal of the American Medical Association [2] qui a indiqué que les régimes alimentaires conventionnels réduits en graisse pourraient ne pas être les meilleurs pour conserver le bénéfice d’une perte de poids, et que le fait de diminuer la consommation de sucres raffinés (en adoptant donc une alimentation avec un faible indice glycémique) apporte des bénéfices métaboliques et diminue le risque de maladie cardiovasculaire.
Références :
[1] A Randomized Trial of Sugar-Sweetened Beverages and Adolescent Body Weight. Cara B. Ebbeling, Henry A. Feldman, Virginia R. Chomitz, Tracy A. Antonelli, Steven L. Gortmaker, Stavroula K. Osganian, David S. Ludwig. New England Journal of Medicine, Sept. 21, 2012. DOI : 10.1056/NEJMoa1203388.
[2] Effects of Dietary Composition on Energy Expenditure During Weight-Loss Maintenance. JAMA, 2012 ;307(24):2627-2634. doi:10.1001/jama.2012.6607.