Rester assis moins de 3 heures par jour pourrait permettre d’allonger la vie de 2 années. Regarder la télévision moins de deux heures par jour pourrait ajouter 1,4 année. C’est ce qu’affirme une analyse de recherches publiée dans le journal BMJ Open [1].
Plusieurs études précédentes avaient associé des périodes prolongées assises et/ou à regarder la télévision avec une mauvaise santé, comme le diabète et le décès par maladies cardiaques et attaques.
Les chercheurs ont utilisé des données collectées auprès de l’Enquête Américaine sur la Santé Nationale et la Nutrition pour les années 2005/2006 et 2009/2010, afin de calculer la quantité de temps que les adultes passaient devant le petit écran et assis sur une base journalière.
Cette enquête sonde régulièrement un large échantillon représentatif de la population des États-Unis sur différents aspects de leur santé et de leur style de vie.
Ils ont parcouru la base de données de recherche MEDLINE, à la recherche d’études publiées sur le temps passé assis et les décès toutes causes, et ils ont rassemblé les données des différents risques relatifs de cinq études pertinentes, impliquant presque 167000 adultes. La base de données a ensuite été réanalysée pour prendre en compte l’âge et le sexe.
Ils ont uni ces données et les calculs de l’enquête pour obtenir une fraction attribuable dans la population, une estimation des effets théoriques d’un facteur de risque dans une population, plutôt qu’au niveau individuel, pour calculer le nombre de décès associés au temps passé assis.
L’échantillon pour les décès toutes causes associés au temps passé assis et à regarder la télévision étaient respectivement de 27% et 19%. Les résultats des analyses de la table de mortalité indiquent que le fait de réduire la quantité de temps passé assis chaque jour en dessous de trois heures ajouterait deux années de plus à l’espérance de vie.
De même, le fait de restreindre le temps passé à regarder la télévision en dessous de deux heures par jour allongerait la durée de vie de 1,38 année supplémentaire.
Les auteurs de préciser que leur analyse supposent une association causale plutôt que de prouver qu’il y en a une. Mais ils rappellent les preuves montrant l’effet délétère d’un style de vie sédentaire pour la santé.
Ils avertissent cependant que leurs résultats ne devront pas être interprétés comme signifiant que quelqu’un qui a un style de vie plus sédentaire pourra s’attendre à vivre 1,4 année de moins que quelqu’un qui est plus actif. “Les résultats de cette étude indiquent que le fait d’allonger le temps passé assis et devant la télévision pourrait avoir le potentiel de réduire l’espérance de vie aux USA” écrivent-ils.
“Étant donné que les résultats de l’enregistrement objectif du temps de sédentarité dans cette enquête a indiqué que les adultes passaient en moyenne 55% de leur journée dans des occupations sédentaires, un changement significatif du comportement, au niveau de la population, est nécessaire pour opérer des améliorations démontrables de l’espérance de vie” concluent-il.
Références :
[1] Sedentary behaviour and life expectancy in the USA : a cause-deleted life table analysis. Peter Katzmarzyk, I-Min Lee, BMJ Open.