Plus des sujets étaient stressés et plus ils ont récupéré lentement leur force après un entraînement.

Une étude très calme de l’Université du Texas et du Centre du Stress de Yale, a été publiée dans le journal Medicine & Science in Sports & Exercise [1] sur le rôle du stress psychologique dans la récupération de la force musculaire après un exercice physique. Les chercheurs ont évalué un groupe de sujets sur leurs niveaux de stress dans la vie de tous les jours, puis leur ont fait faire une séance d’entraînement de musculation très intensive, et ont ensuite évalué la rapidité à laquelle ils ont récupéré leur force dans les heures qui suivaient leur entraînement. Cette courte mesure visait à se représenter le processus de récupération à plus long terme et l’adaptation après l’entraînement.

Voici les résultats de base :


Comme on pouvait s’y attendre, plus les sujets étaient stressés et plus ils récupéraient lentement leur force musculaire après une séance d’entraînement. La relation restait vraie même quand ils étaient contrôlés sur différents facteurs susceptibles de biaiser les résultats, comme leur forme physique, la charge de travail et l’expérience sportive.

Les chercheurs n’ont donc pas été très étonnés par leurs résultats, car il existe déjà un peu de littérature scientifique sur le sujet des effets physiques du stress, dont ils ont fait un résumé :

“Ceux qui sont très stressés dans la vie vivent des modifications plus faibles de leur force physique suite à un entraînement de musculation, et sont plus susceptibles de passer par des maladies ou des blessures relatives au sport. Les études indiquent que ceux qui sont stressés prennent plus de temps pour récupérer d’une opération chirurgicale et d’une maladie que ceux qui ont peu de stress.”

“En outre, une intéressante série d’études sur la guérison des blessures, dans laquelle une blessure était sciemment provoquée par l’expérimentateur, apporte des preuves évidentes que le stress prolonge le temps nécessaire à la récupération. Dans une de ces études [2], Marucha et ses collègues ont trouvé que le temps de guérison a été allongé de 100% chez des étudiants en médecine dentaire pendant leurs examens de fin d’année par rapport à la période des vacances d’été.”

Nous savons, au moins intuitivement ou par expérience, que le stress est mauvais pour nous. Mais il est intéressant de voir comment cela se traduit concrètement et directement en quelque-chose de tangible. Les auteurs de conclure :

“Ainsi, à la lumière de nos principaux résultats, les athlètes et les autres personnes qui ont fait des sessions d’exercice physique épuisantes devraient mettre en place des stratégies pour prévenir les effets négatifs du stress, ou pour contrôler le stress et s’engager avec prudence dans un sport épuisant quand le stress chronique est inévitable”.

Références :

[1] Medicine & Science in Sports & Exercise, 2012 Nov ;44(11):2220-7. doi : 10.1249/MSS.0b013e31825f67a0. Psychological stress impairs short-term muscular recovery from resistance exercise. Stults-Kolehmainen MA, Bartholomew JB.

[2] Mucosal wound healing is impaired by examination stress. P. T. Marucha, J. K. Kiecolt-Glaser, M. Favagehi. Psychosomatic Medicine, 1998, vol. 60 no. 3 362-365.

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