Une étude de chercheurs de l’Université Keele a montré que les muscles humains possèdent une “mémoire” de leur croissance passée au niveau de l’ADN.

Les périodes de croissance musculaire sont ’rappelées’ par les gènes dans les muscles, ce qui les aide à grossir davantage plus tard dans la vie, contrairement à ce qu’avait conclu une autre étude dans le passé.

Cette recherche, publiée dans Scientific Reports Nature [1] peut avoir des implications chez les athlètes qui ont été pris en train d’utiliser des produits illégaux pour faire du muscle et améliorer leur force, car ces produits pourraient créer des changements physiologiques durables, ce qui rendrait les exclusions à court terme inadéquates.

En utilisant les dernières techniques sur le génome, les chercheurs ont étudié plus de 850 000 parties de l’ADN humain et ils ont découvert des gènes “marqués” ou “non marqués” avec des “marques” chimiques spéciales lorsque les muscles grossissent après l’exercice, puis reviennent à la normale pour recroître de nouveau après l’exercice plus tard.

Connus comme étant des modifications épigénétiques, ces “marqueurs” disent aux gènes s’ils doivent être actifs ou inactifs, en fournissant des instructions aux gènes pour les activer ou les désactiver sans modifier l’ADN lui-même.

Les chercheurs et auteurs de l’étude expliquent : “dans cette étude, nous avons démontré que les gènes dans le muscle deviennent davantage non-marqués par cette information épigénétique quand il se développe après de l’exercice physique déjà réalisé dans le passé, ces gènes restent non-marqués même quand nous perdons de nouveau du muscle, mais cette absence de marquage aide à activer le gène dans une plus large mesure et cela est associé à une plus grande croissance musculaire en réaction à l’exercice plus tard dans la vie, ce qui démontre l’existence d’une mémoire épigénétique de la croissance passée du muscle !”

Or, cette recherche a des implications importantes dans la façon dont les athlètes s’entraînent, récupèrent des blessures, et elle a potentiellement des conséquences qui vont plus loin chez les athlètes qui ont été pris en train de tricher.

Les scientifiques expliquent : “si les muscles d’un athlète grossissent, et qu’il se blesse ou perd du muscle, cela peut aider sa récupération si nous connaissons les gènes responsables de cette “mémoire” musculaire. Des recherches futures seront importantes pour comprendre comment différents programmes d’exercices peuvent aider à activer ces gènes de la mémoire des muscles.”

“Si un athlète de haut niveau prend des produits interdits pour améliorer ses performances et accroitre sa masse musculaire, ses muscles peuvent garder une mémoire de cette croissance musculaire passée. Si l’athlète est attrapé et exclu de la compétition, il se peut que des courtes exclusions ne soient pas appropriées car ils peuvent toujours être avantagés sur leurs concurrents étant donné qu’ils ont pris ces produits dans le passé, même s’ils n’en prennent plus maintenant.”

Références :

[1] Robert A. Seaborne, Juliette Strauss, Matthew Cocks, Sam Shepherd, Thomas D. O’Brien, Ken A. van Someren, Phillip G. Bell, Christopher Murgatroyd, James P. Morton, Claire E. Stewart, Adam P. Sharples. Human Skeletal Muscle Possesses an Epigenetic Memory of Hypertrophy. Scientific Reports, 2018.

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