Selon un compte-rendu des Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine [1], journal du JAMA, la réalisation d’une heure ou plus d’activité physique par jour par les adolescents est associée à un contrôle de leur poids de corps, même chez ceux qui sont génétiquement prédisposés à l’obésité.
“Il y a de plus en plus de preuves que l’obésité humaine est un désordre multifactoriel où les facteurs des gènes et du style de vie, comprenant l’alimentation et l’activité physique, sont des contributeurs importants” écrivent les auteurs. “Parmi les gènes associés à l’obésité, les polymorphismes dans la masse graisseuse sont fortement associés aux estimations de graisse corporelle dans les populations selon les ethnies ou âges.” Chaque copie d’une mutation de ce gène pourrait être associée avec une augmentation du poids d’environ 1,5 kg.
Le Département Américain de la Santé a mis à jour ses directives, en recommandant aux enfants et adolescents de participer à une activité physique pendant 60 minutes par jour, voire plus, avec une intensité allant de modérée à vigoureuse. Pour voir si ce niveau d’activité physique réduit les effets des mutations de ces gènes sur la graisse corporelle, le Dr Jonatan Ruiz, du Karolinska Institutet, Huddinge en Suède, et ses collègues, ont étudié 752 adolescents qui ont pris part à une étude transversale dans 10 pays européens entre octobre 2006 et décembre 2007.
Sur les participants adolescents, 275 (37%) n’avaient aucune copie de la mutation de l’obésité, 354 (47%) avaient une copie et 123 (16%) avaient deux copies. La mutation a été associée à un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé, un pourcentage de graisse corporelle plus important et une circonférence de la taille plus large.
Cependant, parmi les participants qui ont suivi les recommandations quotidiennes d’activité physique, l’effet de la mutation génétique était plus faible. Pour chaque copie du gène muté, ceux qui faisaient du sport tel que recommandé avaient un IMC en moyenne de 0,17 plus élevé que ceux sans mutations, comparés à une augmentation de 0.65 par mutation chez ceux qui ne faisaient pas de sport.
De la même façon, chaque gène muté était associé à une augmentation de 0,4% de la graisse du corps, et une augmentation de 0,6 centimètre de la circonférence de la taille chez ceux qui ont respecté les directives d’activité, comparés à une augmentation de 1,7% de graisse et 1,15 cm de plus de tour de taille pour ceux qui ne l’ont pas fait.
“Ces résultats ont des implications importantes pour la santé du public, et indiquent que respecter les recommandations d’activité physique pourrait contrecarrer les prédispositions génétiques à l’obésité associées au polymorphisme de la masse graisseuse chez les adolescents” écrivent les auteurs. “En effet, les adolescents qui font une activité physique quotidienne selon les recommandations pourraient triompher des effets de ce gène sur les caractéristiques relatives à l’obésité.”
Références :
[1] Attenuation of the Effect of the FTO rs9939609 Polymorphism on Total and Central Body Fat by Physical Activity in Adolescents : The HELENA Study. Arch Pediatr Adolesc Med, 2010 ; 164 (4) : 328-333