Les adultes les plus âgés, qui ont moins de force, une fonction physique médiocre et une faible densité musculaire, ont plus de risques d’être hospitalisés comparés aux adultes avec plus de force et une meilleure fonction. C’est la conclusion d’une recherche publiée dans le Journal of the American Geriatric Society [1].

L’étude a également trouvé que la densité musculaire, une mesure du rapport entre la graisse et des tissus maigres dans le muscle, est un indicateur plus précis du risque d’hospitalisation d’une personne que la taille musculaire ou sa masse. Le risque relatif d’hospitalisation était de 50% plus élevé chez ceux ayant une masse musculaire moins dense, ou chez ceux qui ne marchaient pas.

“Notre recherche suggère que nous avons besoin de repenser les façons de définir la sarcopénie, ou perte musculaire associée à l’âge” dit le Dr Peggy Cawthon, principale auteure de l’étude. “Plusieurs définitions de la sarcopénie tendaient, de nos jours, à se focaliser sur la masse maigre ou la taille du muscle, notre étude montre que nous regardions les mauvais facteurs. Nous avons trouvé que la force ou la performance musculaires étaient de meilleurs moyens de mesure de la fonction.”

Les chercheurs ont suivi 3011 adultes en bonne santé, et non handicapés, âgés entre 70 et 80 ans, pendant une moyenne de presque 5 années. Ils ont mesuré leur fonction physique de plusieurs façons, comme la rapidité de la marche, leur capacité à se lever d’une chaise plusieurs fois, la force de leur poigne et la force de leurs jambes. A la fin de l’étude, plus de 55% des participants avaient vécu une hospitalisation ou plus.

Les adultes les plus susceptibles de finir à l’hôpital étaient ceux qui avaient les scores les plus faibles dans les mesures de la fonction physique ; ceci restait vrai après avoir pris en considération l’âge, les conditions médicales, la masse maigre ou la taille du muscle. Ils ont aussi trouvé que les adultes avec le moins de densité dans les muscles des cuisses, précisément ceux ayant une proportion plus élevée de graisse dans leurs jambes, avaient un risque plus élevé d’hospitalisation comparés aux adultes avec des cuisses plus denses.

“Ces résultats sont particulièrement importants parce qu’ils suggèrent que des interventions, comme faire de l’exercice physique, qui améliore la fonction physique, pourraient aider les séniors les plus vulnérables à rester hors des hôpitaux” dit Cawthon. “Ce qui ne réduirait pas seulement les handicaps, mais réduirait aussi la charge économique associée aux hospitalisations des anciens.”

Empêcher les plus âgés d’être hospitalisés est plus qu’une simple question d’argent, il s’agit aussi de sauver des vies. De nombreuses études montrent que même de courts séjours à l’hôpital sont associés à des risques futurs plus grands de déclin et de handicap.

“La plupart des méthodes de mesure de la masse musculaire ou de la densité reposent sur des procédures d’imagerie complexes, comme la tomographie quantitative par ordinateur. Ces dernières coûtent de l’argent et du temps” dit Cawthon.

“Cependant, nous avons trouvé que des méthodes plus simples, comme mesurer la rapidité de la marche, sont plus faciles et moins onéreuses à réaliser, et sont même plus précises pour ce qui est de déterminer le risque d’hospitalisation d’une personne. Ceci nous donne la capacité de cibler des groupes de population plus larges, et d’aider ceux à risque avec quelques interventions simples, comme l’exercice physique.”

Références :

[1] Do Muscle Mass, Muscle Density, Strength and Physical Function Similarly Influence Risk of Hospitalization in Older Adults ? Cawthon et al. Journal of the American Geriatric Society, 57(8)

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