Les décès par maladies cardiovasculaires sont plus élevés en hiver et plus faibles en été. Des chercheurs ont réalisé une étude à grande échelle pour voir si les facteurs de risque cardiovasculaires ont un mode de fonctionnement saisonnier qui pourrait expliquer la saisonnalité des décès.
Leur étude a eu recours à des données croisées provenant de 10 études de population de 7 pays différents. Leurs informations sur les facteurs de risque cardiovasculaires ont été tirées de 107090 personnes âgées de 35 à 80 ans. La répartition selon les pays était de 21128 sujets Belges, 15664 Danois, 1626 Français, 18370 Italiens, 25532 Norvégiens, 9359 Russes et 15411 Suisses.
Les tensions artérielles, les niveaux de lipides, de glucose, l’indice de masse corporelle (IMC) et le tour de la taille ont été comparés selon les saisons. Toutes les données ont été ajustées selon l’âge, le sexe et les habitudes de tabagisme. Les données sur la tension artérielle, les lipides et le glucose ont été ajustés selon l’IMC et si les patients prenaient ou non des médicaments.
Les chercheurs ont découvert que les niveaux de plusieurs indicateurs de risques cardiovasculaires (comme la tension artérielle, la circonférence de la taille et le cholestérol) étaient plus élevés en hiver (de Janvier à Février) et plus faibles en été (Juin à Aout) comparés à la moyenne annuelle.
Les niveaux de tension artérielle systolique étaient en moyenne plus faibles de 3,5mmHg en été qu’en hiver. Le Dr Marques-Vidal, auteur de l’étude, déclare : “bien que cette différence soit presque sans importance pour un individu, elle est considérable pour une population entière, parce que la distribution de la tension artérielle est décalée vers des valeurs plus hautes, ce qui augmente le risque cardiovasculaire. En effet, l’impact de la saison sur les niveaux de tension artérielle pourrait avoir un grand impact sur le risque cardiovasculaire comme marqueur génétique de la tension. Ceci parce que l’effet conjoint des marqueurs génétiques sur la tension artérielle est modeste, entre 2 et 3 mmHg”.
Il ajoute : “nous faisons actuellement une étude impliquant 50 millions de décès dans 18 pays pour découvrir si la saisonnalité des facteurs de risque affecte le risque de mourir d’infarctus du myocarde ou d’attaque”.
Le tour de la taille était en moyenne 1cm plus petit en été qu’en hiver, alors que le cholestérol était en moyenne plus bas de 0.24 mmol/L en été qu’en hiver. Le Dr Marques-Vidal d’ajouter : “nous avons observé une variation saisonnière de la circonférence de la taille, mais l’IMC n’a pas changé dans l’année. Nous n’avons pas d’explication claire pour ceci. Le cholestérol pourrait augmenter pendant l’hiver à cause des changements d’habitudes alimentaires. Il n’y avait pas de variation saisonnière du glucose, probablement parce que plusieurs cohortes n’ont pas collecté d’échantillons de sang dans des pays qui jeûnent. “
“Notre étude à grande échelle montre que certains facteurs de risque cardiovasculaire prennent des vacances en été. Ceci pourrait expliquer pourquoi les décès par maladie cardiovasculaire sont plus élevés en hiver qu’en été. Les gens ont besoin de faire un effort supplémentaire pour faire de l’exercice en hiver afin de protéger leur santé”.
Il conclut : “nous faisons actuellement une autre étude pour savoir si ces modèles saisonniers des risques cardiovasculaire sont inversés dans l’hémisphère Sud, où les saisons sont aussi inversées par rapport à l’hémisphère Nord. À partir des données préliminaires, il ne semble pas que ce soit le cas.”