La prise de poids après l’arrêt de la cigarette est plus élevée que ce qu’on pensait, cependant que les bénéfices pour la santé d’un arrêt de la clope dépassent largement cette modeste prise de poids.
Le fait d’arrêter de fumer est associé à une prise de poids de 4 à 5 kg en moyenne après 12 mois, la plupart de ces kilos apparaissent dans les trois premiers mois de l’abandon de la cigarette, selon une étude publiée dans BMJ [1].
Bien que ce chiffre soit plus élevé que ce qu’on pensait, il ne faut pas oublier que les bénéfices de l’arrêt du tabac dépassent de loin cette modeste prise de poids, et que cela ne devrait pas dissuader les gens d’arrêter de fumer.
On sait que le fait d’arrêter de fumer est suivi par une augmentation du poids du corps, mais les estimations varient. Le problème de la prise de poids est aussi répandu chez les fumeurs, et cela peut en dissuader bon nombre, surtout chez les femmes, d’arrêter de fumer.
C’est pourquoi une équipe de chercheurs en France et au Royaume-Uni ont analysé les résultats de 62 études pour évaluer les modifications du poids chez ceux qui ont réussi à arrêter de fumer 12 mois plus tard, avec ou sans l’aide de thérapie de substitution de la nicotine.
Chez ceux qui ont stoppé la clope sans aide, la moyenne de la prise de poids était de 1,1 kg le premier mois, 2,3 kg à deux mois, 2,9 kg à trois mois, 4,2 kg à six mois et 4,7 kg au bout de 12 mois.
C’est plus important que les 2,9 kg habituellement cités dans les conseils donnés pour arrêter de fumer, et plus que les 2,3 kg que de nombreuses femmes rapportent être capables de tolérer, en moyenne, avant d’essayer d’arrêter de fumer.
Cependant, les modifications du poids du corps varient grandement, avec environ 16% de ceux qui arrêtent de fumer qui perdent du poids, et 13% qui prennent plus de 10 kg après 12 mois. Cela indique que les valeurs moyennes ne reflètent pas les changements réels de poids des nombreuses personnes qui stoppent la cigarette.
Les estimations de prise de poids pour les personnes qui ont eu recours aux substituts de nicotine étaient identiques, comme l’étaient les estimations des personnes qui sont particulièrement inquiètent à l’idée de grossir.
Les comptes rendus précédents ont sous-estimé la quantité moyenne de prise de poids quand les individus arrêtent de fumer, concluent les auteurs. “Ces données suggèrent que les médecins pourraient donner à leurs patients une échelle de prise de poids à laquelle ils peuvent s’attendre.”
Il faudra d’autres études pour identifier les gens qui sont les plus à risque de grossir, et de clarifier la meilleure façon d’empêcher de prendre continuellement du poids après l’arrêt du tabac. Cependant, si l’on constate que les anciens fumeurs prennent plus de poids quand ils arrêtent de fumer que les non-fumeurs pendant quelques années, ce taux baisse ensuite pour rejoindre celui des non-fumeurs qui n’ont jamais fumé.
Enfin, même si l’obésité est associée à tout un ensemble de risques pour la santé, les études de cohorte indiquent qu’une modeste prise de poids n’augmente pas le risque de décès, contrairement au tabagisme.
Références :
[1] Weight gain in smokers after quitting cigarettes : meta-analysis. BMJ 2012 ; 345:e4439.