Une baisse de la température extérieure moyenne est associé à un risque plus élevé de voir des gens avoir une crise cardiaque, c’est du moins ce que conclut une étude publiée dans le British Medical Journal [1] sur les effets à court terme de la température en Angleterre et au Pays de Galle.

Les chercheurs britanniques ont trouvé que chaque réduction de température de 1° sur un seul jour était associée à environ 200 crises cardiaques supplémentaires.

A la lumière du changement climatique global, les relations entre le temps et la santé sont d’un grand intérêt. Des études précédentes avaient montré que la température extérieure ambiante était associée au risque de mortalité à court terme, avec à la fois des jours chauds et froids ayant un effet, mais l’effet de la température sur le risque d’infarctus du myocarde (crise cardiaque) n’est pas très clair.

Des chercheurs de l’Ecole d’Hygiène et de Médecine Tropicale de Londres ont réalisé une étude pour examiner la relation à court terme entre la température ambiante et le risque de crise cardiaque.

Ils ont analysé les données de 84 010 admissions dans des hôpitaux pour des crises cardiaques en 2003-2006, ainsi que les températures de la British Atmospheric Data Centre en se concentrant sur 15 régions géographiques d’Angleterre et du Pays de Galles.

Les résultats ont été ajustés pour prendre en compte des facteurs comme la pollution de l’air, l’activité grippale, les tendances saisonnières et à long terme.

Les chercheurs ont trouvé qu’une réduction de la température journalière quotidienne moyenne de 1° était associée à une augmentation cumulée de 2% du risque de crise cardiaque pendant 28 jours. Le risque le plus élevé était durant deux semaines d’analyse.

Ce risque intensifié pourrait sembler faible, mais le Royaume-Uni a un nombre de crises cardiaques estimé à 146 000 par an, et 11 600 événements sur une période de 29 jours, ainsi même une petite augmentation du risque se traduit en des nombres substantiels de crises cardiaques supplémentaires, environ 200 pour chaque réduction de 1° de la température nationale sur un seul jour.

Les individus âgés entre 75 et 84 ans, et ceux ayant déjà eu des problèmes cardiaques, semblent être plus vulnérables aux effets de ces baisses de température, alors que les gens qui ont pris de l’aspirine sur le long terme étaient moins vulnérables.

Les chercheurs n’ont pas trouvé d’augmentation du risque à des températures plus élevées, sans doute parce que la température au Royaume-Uni est rarement très élevée globalement.

En conclusion, ils déclarent : “notre étude montre une augmentation convaincante, à court terme, du risque d’infarctus du myocarde associée à des températures plus basses, et qui surviennent surtout dans les deux semaines après l’exposition.”

Ils appellent à plus d’études pour éclairer le rôle de mesures adaptatives comme l’habillement et le chauffage des maisons, et pour mieux clarifier quels groupes sont susceptibles d’être les plus vulnérables.

Références :

[1] Short term effects of temperature on risk of myocardial infarction in England and Wales : time series regression analysis of the Myocardial Ischaemia National Audit Project (MINAP) registry. BMJ 2010 ;341:c3823

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