Des emplois du temps chargés et des tours de taille qui s’épaississent ont conduit de nombreuses personnes à se tourner vers les programmes de nutrition en ligne.
Pour promouvoir des comportements d’alimentation sains, des stratégies d’éducation pour la santé ont été adaptées pour permettre de délivrer des conseils en nutrition par internet, notamment afin de consommer moins de graisses. Pourtant, une étude publiée dans le Journal of Nutrition Education and Behavior [1] révèle qu’il n’y a aucun élément de preuve suffisant de l’efficacité de cette méthode d’éducation adaptée à l’informatique, en ayant recours à des données empiriques mesurant précisément le cholestérol et les lipides dans le sang.
Les enquêteurs de l’Université Vrije d’Amsterdam, de l’Université de Maastricht et de l’Université Erasmus des Pays-Bas ont évalué 442 adultes Hollandais en bonne santé pour déterminer l’efficacité d’un programme d’intervention informatique visant à réduire la consommation de graisses.
Au lieu de seulement analyser les comptes-rendus des sujets participants qui évaluent eux-mêmes leur consommation de graisses, et qui peuvent être faussés par des erreurs dans l’évaluation de la taille des portions, ou par des réponses socialement désirables, les chercheurs ont évalué les données via des mesures plus fiables : les lipides dans le sang (totales, cholestérol HDL et LDL et les triglycérides). Or le programme informatique, qui avait pourtant pour but de réduire la consommation de graisses, n’avait aucun effet sur ces valeurs sanguines concrètes.
Les Dr Willemieke Kroeze et Johannes Brug de l’Université Vrije déclarent : “les interventions adaptées par ordinateur qui ont pour objectif de diminuer la consommation de gras, pour lesquels des effets significatifs ont été rapportés et qui reposent sur les comptes-rendus des utilisateurs ne suffisaient pas à produire de changements détectables dans les taux de lipides sanguins”.
Quand on lui demande comment améliorer les résultats d’une consultation de conseils provenant de sites internet sur la nutrition, le Dr Kroeze suggère des méthodes d’exploration pour augmenter la faisabilité d’une évaluation objective de ces conseils nutritionnels en ligne, pour une prévention des comportements dans la vraie vie.
En outre, des stratégies devraient être développées afin d’améliorer l’intensité et la durée des interventions par ordinateur, et incorporer une interaction sociale dans le programme.
Cette étude documente l’importance d’une identification des facteurs clés qui influencent la capacité d’un individu à modifier ses comportements alimentaires, tout spécialement par l’éducation nutritionnelle en ligne. Elle illustre aussi l’importance d’une évaluation critique des efforts d’éducation nutritionnelle.
Références :
[1] Biomarker Evaluation Does Not Confirm Efficacy of Computer-tailored Nutrition Education. Willemieke Kroeze, Pieter Dagnelie, Martijn Heymans, Anke Oenema, Johannes Brug. Journal of Nutrition Education and Behavior, Vol 43, Iss 3 (Sept/Oct 2011).