Si vous vous acharnez pour atteindre votre poids de corps idéal, il y a des chances pour que vous connaissiez votre indice de masse corporelle (IMC), qui est le ratio du poids sur la taille au carré, et qui est considéré comme étant une mesure fiable de l’embonpoint du corps.

Alors que l’IMC est largement répandu et facile à calculer, il n’est malheureusement pas sans défauts. Par exemple, un individu maigre mais très musclé (comme tous ceux qui font régulièrement de la musculation) peut avoir un IMC très élevé, indiquant qu’il ou elle est en surpoids, alors qu’en fait ce n’est pas le cas.

Une étude, publiée dans le journal Obesity [1], présente une façon alternative de jauger la quantité de graisse que nous avons dans le corps. L’étude en question introduit le concept d’”indice d’adiposité corporelle”, qui estime le pourcentage de graisse corporelle d’un individu.

Une mesure précise de la graisse dans le corps exige des outils complexes et coûteux, tels qu’un scanner d’absorptiométrie par rayons-X à double énergie. Mais si vous n’en avez pas, le nouvel indice peut donner une estimation qui exigera seulement de connaître la circonférence de vos hanches et votre taille.

L’indice d’adiposité du corps pourrait empêcher de mal classer des gens comme étant en surpoids ou obèses, et prendre en compte inutilement des cas à surveiller. Et il pourrait être particulièrement utile dans les pays en développement, où des mesures précises du poids de corps ne sont pas faciles à obtenir, expliquent les chercheurs.

Cependant, certains experts sont sceptiques face à ce nouvel indice, et ne pensent pas qu’il deviendra très répandu ni populaire. Alors que l’IMC est une mesure imparfaite, le nouvel indice possède aussi ses défauts aussi, disent-ils.

Par exemple, il repose sur une mesure précise de la circonférence des hanches, ce qui peut être difficile à obtenir, particulièrement chez les personnes obèses, explique un chercheur.

En outre, une quantité substantielle de recherches a associé des valeurs spécifiques d’IMC à d’autres mesures de santé. Par exemple, une étude a découvert que les adultes avec un IMC au-delà de 40 étaient presque trois fois plus susceptibles de décéder de la grippe H1N1 que les autres adultes.

Mais ce n’est pas le cas pour la graisse corporelle, les chercheurs ne savent pourtant pas quels seuils de graisse corporelle indiquent un risque pour la santé.

L’indice d’adiposité corporelle

Pour développer l’indice de graisse corporelle, Richard Bergman de l’Université de Californie à Los Angeles, et ses collègues, ont analysé l’information de 1700 Mexicains-Américains. Ils ont cherché les caractéristiques – comme le sexe, l’âge, la taille, le poids, la circonférence des hanches ou certaines combinaisons de ces caractéristiques – qui correspondaient le mieux avec la graisse du corps telle que mesurée par l’absorptiométrie par rayons-X à double énergie.

Les chercheurs ont découvert que la circonférence des hanches et la taille étaient fortement associées. A partir de ces caractéristiques, les chercheurs ont développé une équation pour l’indice d’adiposité corporelle : la circonférence des hanches / (taille X √ taille) -18 (il vous faudra une calculette).

Les chercheurs ont validé leur équation dans une seconde étude de population sur environ 220 Afro-Américains. Il faudra évidemment plus de travaux pour déterminer si l’indice pourra être utilisé chez les Caucasiens aussi, disent les chercheurs.

En outre, l’équation ne peut pas distinguer entre la graisse abdominale – connue pour être particulièrement mauvaise à la santé – et la graisse des autres parties du corps humain.

De meilleurs outils

Mais pour comprendre et traiter l’obésité, les médecins ont besoin de davantage d’outils modernes qu’un indice, dit un chercheur. “Si vous êtes un médecin qui traite l’obésité, vous avez vraiment besoin d’avoir quelque-chose de plus sophistiqué que l’indice d’adiposité corporelle”, ou qu’un ratio de la circonférence des hanches sur la taille, ajoute-t-il.

Utiliser un indice qui mesure la graisse corporelle, c’est comme utiliser un stéthoscope pour calculer si un patient a un problème de coeur, dit-il. “Aucun cardiologue n’essayera de comprendre ce que fait le coeur simplement en l’écoutant. Il fera au moins passer un électrocardiogramme.”

Il y a maintenant des façons mois coûteuses pour mesurer la graisse du corps, comme l’analyse d’impédance bioélectrique, qui envoie un courant électrique à travers le corps, et qui peut distinguer entre la graisse et les tissus maigres.

Références :

[1] A Better Index of Body Adiposity.
Richard Bergman, Darko Stefanovski, Thomas Buchanan, Anne Sumner, James Reynolds, Nancy Sebring, Anny Xiang, Richard Watanab. Obesity.

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