Une recherche publiée dans le Journal of Investigative Dermatology [1] montre que plus de 75% des gens qui possèdent une version particulière d’un gène ne produisent pas d’odeur sous les aisselles, mais utilisent tout de même un déodorant.

L’étude en question reposait sur un échantillon de 6495 femmes qui faisaient partie d’une étude plus large, de l’Université de Bristol, sur les enfants dans les années 1990. Les chercheurs ont trouvé qu’environ 2% (117 des 6495) des mères portaient une version rare d’un gène particulier (ABCC11), ce qui signifie qu’elles ne produisent pas du tout d’odeur sous les aisselles.

Alors qu’environ 5% des individus qui produisent une odeur n’utilisent pas de déodorant, plus d’un cinquième (26 sur 117) de celles qui ne produisent pas d’odeur n’utilisent pas de déodorant, statistique hautement significative. Cependant, 78% des personnes qui ne produisent pas d’odeur utilisent quand même un déodorant tous les jours, ou presque, de la semaine.

L’auteur principal de l’étude, le Professeur Ian Day, déclare : “Une découverte importante provenant de cette étude, associe les individus qui, selon leur génotype, ne produisent pas d’odeur sous les aisselles.

Un quart de ces individus doit consciemment ou inconsciemment reconnaitre qu’il ne produit pas d’odeur et n’utilise pas de déodorant, tandis que la plupart de ceux qui produisent des odeurs utilise un déodorant. Cependant, trois quarts de ceux qui ne produisent pas d’odeur utilisent régulièrement des déodorants. Nous pensons que ces personnes ne font que suivre des normes socioculturelles. Cela contraste avec la situation en Asie du Nord-Est où la plupart des gens n’a pas besoin d’utiliser de déodorant et n’en utilise pas”.

Le Dr Santiago Rodriguez, co-auteur de l’étude, ajoute : “ces résultats ont le potentiel de permettre d’avoir recours à la génétique dans le choix de produits d’hygiène personnels. Un simple test génétique pourrait renforcer cette conscience et éviter des achats et des expositions chimiques inutiles pour tous ceux qui ne produisent pas d’odeurs”.

Les auteurs mettent en lumière le fait que les individus qui portent cette variante génétique rare sont aussi plus susceptibles d’avoir du cérumen sec (plutôt que collant) dans les oreilles, et que le fait d’analyser le cérumen est un bon indicateur pour savoir si une personne produit ou non des odeurs.

Des études passées ont montré qu’il y avait un lien entre une variante génétique localisée dans le gène ABCC11 et les odeurs sous les aisselles. Les glandes sudoripares produisent de la transpiration qui, associée à des bactéries, ont pour résultat une odeur désagréable sous les bras. La production de cette odeur dépend de l’existence d’un gène ABCC11 actif. Cependant, le gène en question est connu pour être inactif chez certains individus.

Références :

[1] Dependence of deodorant usage on ABCC11 genotype : scope for personalised genetics in personal hygiene. Santiago Rodriguez et al. 2013. Journal of Investigative Dermatology, doi:10.1038/jid.2012.480.

A lire également