Selon une étude [1], les hommes et femmes d’âge moyen qui sont engagés dans une activité physique de haut niveau pourraient voir leurs risques d’ostéoarthrite augmenter en endommageant leurs genoux.
“Nos données suggèrent que les personnes ayant une activité physique importante pourraient avoir plus de risques de développer des anormalités aux genoux et, de ce fait, avoir un risque plus important de développer de l’ostéoarthrite” dit le Dr Christoph Stehling, chercheur au Département de Radiologie et d’Imagerie Biomédicale de l’Université de Californie.
L’ostéoarthrite est une maladie dégénérative de l’articulation qui cause des douleurs, des gonflements et des raideurs. Selon le Centre de Contrôle et de Prévention de la Maladie, l’ostéoarthrite est la forme la plus commune d’arthrite qui touche 27 millions d’adultes américains.
L’étude a impliqué 326 participants asymptomatiques qui n’avaient pas rapporté de douleur au genou au préalable, et ont été enrôlés dans la National Institutes of Health Osteoarthritis Initiative. Les participants de l’étude comprenaient 136 femmes et 100 hommes, âgés entre 45 et 55 ans, tous étaient d’un poids de corps correct.
Les participants ont été séparés en plusieurs groupes : un groupe de forte activité physique, un groupe de moyenne activité et un de faible activité, niveaux établis à partir de questionnaires auxquels les sujets ont répondu. Plusieurs facteurs contribuent au score final, mais une personne dont l’activité est classée comme étant élevée pourrait, par exemple, faire plusieurs heures de marche ou autres types d’exercice par semaine, tout autant que du travail de chantier et autres travaux ménagers quotidiens.
Une analyse IRM subséquente, réalisée par deux radiologues, a indiqué une association entre les niveaux d’activité physique et la fréquence et la sévérité des dommages aux genoux. Les anormalités spécifiques du genou identifiées comprenaient des lésions du ménisque et du cartilage, une inflammation des os et des lésions des ligaments. Les anormalités étaient seulement associées aux niveaux d’activité, et n’étaient pas spécifiques à l’âge ni au sexe.
“La prévalence des problèmes de genoux augmente avec le niveau d’activité physique” explique le Dr Stehling. “En outre, les défauts du cartilage diagnostiqués chez les personnes actives étaient plus sévères.”
Les résultats indiquent aussi que certaines activités portaient un risque plus grand de dommages au genou avec le temps.
“Cette étude, et d’autres précédentes, suggèrent que le fort impact de l’activité physique supportant le poids, comme celle de courir ou de sauter, pourrait être la pire pour la santé du cartilage” dit Stehling. “A l’inverse, des activités de faible impact, comme nager ou faire du vélo, pourraient protéger contre les problèmes et maladies associés au cartilage.”
Enfin, le Dr. Stehling fait remarquer qu’il faudrait plus d’études prospectives pour évaluer l’influence du faible impact contre le fort impact de l’activité physique sur la progression de la maladie.
Références :
[1] Subjects with Higher Physical Activity Levels Have More Severe Focal Knee Lesions Diagnosed with 3T MRI : Analysis of the Non Symptomatic Incidence Cohort of the Osteoarthritis Initiative.