A côté de la masse du corps prise en compte dans la lutte contre l’obésité, la quantité de tissu adipeux devrait aussi être prise en considération.

L’obésité est perçue comme la grande pandémie du 21° siècle. Les données établissent que plus d’un milliard d’adultes dans le monde souffrent de surpoids, dont 300 millions sont cliniquement obèses. En outre, les taux d’obésité infantile montrent une croissance inquiétante, avec plus de 155 millions d’enfants et d’adolescents qui sont en surpoids, dont 40 millions sont déclarés comme obèses.

La biologiste Aline Jelenkovic a analysé à quel point la morphologie du corps était influencée par la génétique d’un côté, et par l’environnement de l’autre [1]. A cette fin, elle a étudié les familles nucléaires à Grand Bilbao, avec des enfants âgés entre 2 et 19 ans. Elle a confirmé que les facteurs environnementaux influençaient considérablement la quantité de tissu adipeux (les tissus qui contiennent l’accumulation des cellules graisseuses) et qu’il est, ensuite, associé à la tension artérielle. Le contrôle de cette dernière semblerait être la clé pour lutter contre l’obésité.

Génétique et environnement

Selon les données de sa thèse, on estime que les caractéristiques ou phénotypes, qui définissent la taille, la forme et le tissu adipeux du corps humain sont héréditaires à un taux qui va de modéré à important (0.28-0.69). L’environnement joue aussi un rôle important. En fait, la morphologie humaine est partiellement déterminée par des facteurs génétiques et partiellement par l’environnement, qui agissent de concert dans les phénotypes correspondants. L’influence des deux est notable chez les phénotypes associés à l’obésité, mais il est aussi significatif que la génétique n’affecte pas tout le monde de la même manière.

Dans le cas concret des phénotypes qui déterminent le tissu adipeux, le facteur héréditaire est moindre et le facteur de l’environnement gagne en importance. En outre, cette thèse explique que l’augmentation générale observée de la masse corporelle dans cet échantillon peut être mieux comprise sur la base de l’augmentation du tissu adipeux (les phénotypes qui déterminent la masse du corps sont intimement associés à ceux qui déterminent la quantité de graisse). La thèse de conclure que contrôler la quantité de tissu adipeux, et non pas seulement la masse du corps, constitue l’élément le plus important pour lutter contre l’obésité.

En fait, la graisse du corps n’est pas le seul élément parce qu’elle est associée à la masse, mais parce qu’elle est associée à un autre composant qui est aussi caractéristique de l’obésité : la tension artérielle. La tension artérielle (et les pulsations en particulier) a montré qu’elle était considérablement influencée par le facteur environnemental, et moins déterminée par des facteurs génétiques.

Il n’y a pas de facteur non commun génétique et environnementaux qui démontrent une relation proportionnelle entre la tension et l’obésité. Ce qui peut être observé cependant est que la quantité de graisse dans le corps a des effets génétiques sur les phénotypes de la tension artérielle, corroborant la relation entre les deux.

Facteurs biodémographiques et socioéconomiques

Mme Jelenkovic a aussi caractérisé le lien entre la morphologie corporelle et la famille, sa thèse la considère comme étant un facteur significatif, mais pas spécialement influant. La chercheuse a observé que, par exemple, les frères et soeurs partagent plus de facteurs environnementaux qui influencent leur morphologie corporelle que les parents et les enfants. En ce qui concerne les mères, sa thèse conclut que les enfants de mères jeunes tendent à avoir plus de masse corporelle et de graisse, et que l’âge de la mère quand elle a son premier enfant est plus intimement associé aux phénotypes associés à l’obésité que les autres facteurs familiaux.

Le facteur socioéconomique n’est pas non plus particulièrement significatif, mais il montre certaines données intéressantes. Par exemple, un statut économique plus élevé est aussi associé à une taille plus grande et à moins de tissu adipeux. En outre, le statut économique a plus d’influence associé au tissu adipeux qu’à la masse du corps.

Références :

[1] Body morphology, obesity and blood pressure in nuclear families from the Greater Bilbao area : genetic and environmental influences. Aline Jelenkovic.

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