Vous pourriez croire que ce n’est pas grave de manger des aliments gras pendant quelques jours, et que cela ne va pas provoquer de changements importants dans votre corps. C’est une erreur…

Car après cinq jours seulement d’une alimentation riche en graisses, la façon dont les muscles du corps transforment les nutriments change, ce qui peut conduire à des problèmes comme une prise de poids, l’obésité et d’autres problèmes de santé.

“La plupart des gens pense qu’ils peuvent se permettre de manger gras pendant quelques jours sans plus s’en soucier,” explique Matt Hulver, l’auteur de l’étude et Professeur de nutrition et d’exercice. “Mais il faut cinq jours pour que les muscles du corps commencent à protester.” Dans un article publié dans le journal Obesity [1], Hulver et d’autres chercheurs ont découvert que la façon dont les muscles métabolisent les nutriments est modifiée en cinq jours seulement d’une alimentation riche en graisses.

“Cela montre que nos corps peuvent dramatiquement réagir aux modifications de l’alimentation en une plus courte période de temps que ce qu’on pensait auparavant,” explique le chercheur. “Quand on y pense, cinq jours ce n’est pas beaucoup. Il y a énormément de périodes pendant lesquelles nous mangeons tous des aliments gras pendant quelques jours, que ce soit pendant les vacances ou lors de certaines célébrations. Mais cette recherche montre que ces régimes alimentaires riches en lipides peuvent modifier le métabolisme normal d’un individu sur une très courte fenêtre de temps.”

Lorsque la nourriture est avalée, le niveau de glucose dans le sang s’élève. Les muscles du corps sont une formidable “chambre de compensation” pour ce glucose. Ils peuvent le décomposer pour en faire de l’énergie, ou ils peuvent le stocker pour l’utiliser plus tard. Comme les muscles représentent environ 30 % du poids total de notre corps et qu’ils sont un site important pour le métabolisme du glucose, si le métabolisme normal est altéré, cela peut avoir des conséquences terribles sur le reste de notre corps et peut provoquer des problèmes de santé.

Les chercheurs ont découvert que la capacité des muscles à oxyder le glucose après un repas est désorganisée après cinq jours d’une alimentation riche en graisse, ce qui peut conduire à rendre le corps incapable de réagir à l’insuline, ce qui est un facteur de risque pour le développement du diabète et d’autres maladies.

Pour réaliser leur étude, les chercheurs ont nourri des étudiants avec un régime alimentaire chargé en graisse qui comprenait par exemple des saucisses, des biscuits, des macaronis et du fromage, ainsi que des aliments chargés en beurre pour augmenter le pourcentage quotidien de leur consommation de gras. Une alimentation normale est constituée d’environ 30 % de graisse, et les participants à cette étude avaient des alimentations qui étaient constituées d’environ 55 % de lipides. Leur consommation calorique globale est restée la même qu’avant le début de l’étude. Des échantillons de muscles ont été prélevés pour voir comment ils métabolisaient le glucose. Bien que l’étude montrât la façon dont le métabolisme musculaire du glucose était altéré, les sujets n’ont pas pris de poids ni n’ont affiché de signes de résistance à l’insuline.

L’objectif de l’équipe de recherche est désormais d’examiner comment ces changements à court terme dans les muscles peuvent affecter de façon négative le corps sur le long terme, et à quelle vitesse ces changements délétères dans le muscle peuvent être inversés une fois que l’on revient à une alimentation peu grasse.

Références :

[1] Early skeletal muscle adaptations to short-term high-fat diet in humans before changes in insulin sensitivity. Obesity, Volume 23, Issue 4, pp 720–724, 2015.

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