Une équipe internationale de chercheurs, dirigée par l’Université Loyola de Chicago, a fourni des nouvelles preuves que l’exercice physique n’est pas la panacée pour ce qui est de contrôler et de gérer au mieux le poids de son corps.

Les chercheurs qui ont étudié des jeunes adultes aux États-Unis et dans quatre autres pays ont trouvé que ni l’activité physique ni le temps passé sédentaire n’étaient associés à une prise de poids. “Notre étude indique que l’activité physique pourrait ne pas vous protéger contre la prise de poids,” dit l’auteur de l’étude, le Dr Lara Dugas [1] .

L’activité physique apporte de nombreux bénéfices à la santé qui ont déjà été démontrés, qui vont d’une réduction du risque de maladies cardiovasculaires, du diabète et des cancers jusqu’à l’amélioration de la santé mentale ou de l’humeur. Les personnes qui sont physiquement actives tendent à être en meilleure santé et à vivre plus longtemps. Mais tandis que l’activité physique brûle des calories, elle augmente aussi l’appétit, et certaines personnes peuvent compenser en mangeant plus ou en étant moins actives le reste de la journée.

Certains experts ont montré qu’un déclin de l’activité, notamment sur le lieu du travail, a été un contributeur essentiel dans l’épidémie d’obésité. Mais une recherche comme celle de L’Université Loyola, dans laquelle l’activité physique est objectivement mesurée et les participants suivis dans le temps, n’a pas trouvé de relation significative entre la prise de poids et l’activité physique.

Cette recherche vient de l’étude METS pour Modeling the Epidemiologic Transition Study, qui a suivi des adultes âgés de 25 à 40 ans dans cinq pays : USA, Ghana, Afrique du Sud, Jamaïque et Seychelles. Tous les participants sont principalement d’origine Africaine mais de classes sociales et économiques larges et variées.

Des recherches précédentes avaient trouvé que quand on demande à des gens de décrire leur activité physique, ils tendaient à surestimer la quantité d’exercice qu’ils font. Pour donner une mesure plus objective, les participants ont porté des appareils enregistreurs, des accéléromètres, sur leurs poignets pendant une semaine. Les appareils ont mesuré la dépense énergétique des porteurs et ils ont compté leurs pas. Les chercheurs ont aussi mesuré le poids des participants, leur taille et leur graisse corporelle. Après un examen initial, on a demandé aux participants de revenir un an plus tard puis deux ans plus tard.

Lors de visite initiale, les participants du Ghana avaient le poids le plus bas (63 kilos pour les hommes et les femmes), les Américains étaient les plus lourds (91 kg pour les femmes et 93 kg pour les hommes). Les Ghanéens étaient aussi plus en forme que les Américains. 76 % des hommes Ghanéens et 44 % des femmes respectaient les recommandations générales d’activité physique, tandis que 44 % seulement des hommes américains et 20 % des femmes américaines les respectaient. Ces recommandations sont de faire au moins 2 heures et demie d’exercice à intensité modérée par semaine (comme de la marche).

Étonnamment, la prise de poids totale dans chaque pays était plus importante chez les participants qui respectaient les recommandations en termes d’activité physique. Par exemple, les hommes Américains qui respectaient ces recommandations ont pris 230 grammes par an, alors que les Américains qui ne les respectaient pas ont perdu 272 grammes.

Les chercheurs n’ont pas trouvé de relations significatives entre le temps de sédentarité lors de la visite initiale et la prise ou la perte de poids postérieure. Les seuls facteurs qui étaient significativement associés à la prise de poids étaient le poids lors de la première visite, l’âge et le sexe.

Références :

[1] Accelerometer-measured physical activity is not associated with two-year weight change in African-origin adults from five diverse populations. PeerJ. 2017 ; 5:e2902..

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