De nombreuses personnes peuvent rapidement éliminer des kilos dans les premières phases d’un régime, mais des études ont découvert qu’il est difficile de conserver le bénéfice de cette perte de poids sur le long terme. Pour les femmes après la ménopause, le déclin naturel de la dépense d’énergie pourrait rendre la perte de poids à long terme plus difficile encore. Une étude publiée dans le Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics [1] a découvert que chez les femmes ménopausées, certains comportement qui sont associés à la perte de poids à court terme ne sont pas efficaces et ne durent pas sur le long terme.

L’auteur de l’étude, le Dr Bethany Barone de l’Université de Pittsburgh, explique qu’un certain nombre de facteurs oeuvre contre l’amaigrissement à long terme. “Non seulement la motivation diminue après que vous ayez commencé à perdre du poids, mais il y a aussi des modifications physiologiques, comme une réduction du taux métabolique de base au repos. Les hormones associées à l’appétit augmentent.

Les chercheurs qui étudient le cerveau ont trouvé que vous avez amélioré la récompense et augmenté la motivation à manger quand vous avez perdu du poids”. Associés au déclin naturel de la dépense énergétique chez les femmes après la ménopause, il est extrêmement difficile pour les femmes âgés de perdre du poids et de conserver cette perte de poids.

Les traitements comportementaux habituels pour l’obésité, qui se focalisent sur la consommation de calories, obtiennent de mauvais résultats sur le long terme. Les chercheurs ont cherché à déterminer si les changements des comportements d’alimentation et des aliments choisis étaient associés à la perte de poids à six et 48 mois dans un groupe de femmes ménopausées et en surcharge pondérale.

Un total de 508 femmes a été réparti au hasard soit dans un groupe devant modifier son mode de vie ou dans un groupe d’éducation sanitaire. Le premier groupe rencontrait régulièrement des nutritionnistes, des physiologistes du sport et des psychologues pendant la durée de l’étude. Leurs objectifs étaient de réduire les graisses et la consommation de calories, d’augmenter la consommation de fruits, de légumes, de céréales complètes et de faire régulièrement du sport modérément. Le groupe d’éducation sanitaire participait, quant à lui, à des séminaires de professionnels de la santé sur la santé des femmes en général, mais pas spécialement sur la perte de poids.

Les chercheurs ont trouvé que les comportements d’alimentation associés à la perte de poids à six mois étaient de manger moins de dessert et de fritures, de boire moins de boissons sucrées, de manger plus de poisson et d’aller moins au restaurant. Après quatre années, ils ont trouvé que le fait de manger moins de desserts et moins de boissons sucrées permettait de continuer à perdre du poids ou de conserver la perte de poids.

Manger moins de desserts et boire moins de boissons sucrées permettait aussi de perdre de poids sur le long terme. Cependant, le fait de manger plus de fruits et légumes et moins de viande et de fromages étaient des indicateurs supplémentaires importants pour perdre du poids à long terme. Le fait de manger au restaurant diminuait à 48 mois que les sujets aient perdu du poids ou non. Le Dr Baron Gibbs émet l’hypothèse que cela pourrait avoir été associé à des facteurs économiques et n’est pas applicable dans le cadre de cette étude.

Il explique que des stratégies comme manger moins de fritures pourrait ne pas être durable dans le temps. “Les gens sont tellement motivés quand ils commencent un régime pour maigrir. Vous pouvez dire ’je ne reprendrai pas d’autre morceau de tarte’, et vous verrez les kilos s’envoler. Manger des fruits et des légumes pourrait ne pas faire une si grande différence dans votre consommation calorique. Mais un petit changement peut s’accumuler et donner de bons résultats à long terme, car il n’est pas aussi difficile que de s’abstenir de frites pour toujours.”

Les résultats suggèrent que le fait de diminuer la consommation de desserts et de boissons sucrées est constamment associé à une perte de poids à court et à long terme ou à son entretien, mais le fait d’augmenter les fruits et légumes et de réduire la viande et les fromages sont des facteurs supplémentaires qui pourraient améliorer la perte de poids à long terme ou son maintien. “Si l’objectif est de réduire la charge de l’obésité, il faut se focaliser sur des stratégies à long terme parce que les changements des comportements alimentaires uniquement associés à un amaigrissement à court terme sont susceptibles d’être inefficaces et intenables” conclut le Dr Gibbs.

Références :

[1] Short- and long-term eating habit modification predict weight change in overweight, post-menopausal women : results from the WOMAN Study, Bethany Barone Gibbs, Laura S. Kinzel, Kelley Pettee Gabriel, Yue-fang Chang, Lewis H. Kuller. Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics, Vol. 112, Issue 9. DOI : 10.1016/j.jand.2012.06.012.

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