De l’air humidifié et chaud, sous forme d’inhalations, est utilisé depuis longtemps par ceux qui souffrent d’un bon rhume. Les bases théoriques de cette pratique sont que la vapeur, agrémentée d’eucalyptus la plupart du temps, permettrait d’aider à mieux évacuer le mucus encombrant et pourrait détruire le virus du rhume, comme cela se passe in vitro.

Mais in vitro n’est pas in vivo !

Pour évaluer les effets des inhalations de vapeur d’eau dans le cadre du traitement contre le rhume de cerveau (rhinopharyngite aiguë), plusieurs études ont été réalisées visant à comparer les symptômes, la destruction virale et la résistance nasale.

Une revue de ces études a été faite par la Cochrane Library (The Cochrane Library) [1], études cherchées dans plusieurs bases de données médicales (Cochrane Central Register of Controlled Trials (CENTRAL) (The Cochrane Library 2005, issue 4) ; MEDLINE (2003 de Décembre 2005) ; EMBASE (Juil. 2003 à Sept. 2005) ; et sur les cinq années précédent la revue).

Critères de sélection

Seules les études randomisées et contrôlées utilisant de la vapeur d’eau chez des patients atteints de rhume, ou chez des volontaires auxquels on a expérimentalement provoqué un rhume, ont été sélectionnées pour cette revue.

Données et analyses

Tous les articles trouvés étaient initialement soumis aux critères d’inclusion ou d’exclusion. Les articles de revues, les éditoriaux et extraits avec des descriptions de résultats insuffisantes ont été exclus. Les études sélectionnées étaient passées à la moulinette de l’évaluation méthodologique.

Résultats

Six études ont été conservées. Trois ont trouvé des bénéfices aux inhalations avec un soulagement des symptômes du rhume. Les résultats sur les indices symptomatiques étaient cependant ambigus. Aucune étude n’a démontré d’exacerbation des symptômes cliniques.

Une étude américaine a démontré une aggravation de la résistance nasale, tandis qu’une autre a montré une amélioration. Une étude ayant examiné la disparition virale et la quantité d’anticorps dans les lavages nasaux a trouvé qu’il n’y avait aucun changement entre le groupe traité par inhalations et le groupe placébo. Des effets secondaires mineurs (comme une gêne ou irritation du nez) ont été rapportés dans certaines études.

Conclusion

Les inhalations de vapeur d’eau ne sont pas recommandées dans le cadre d’un traitement contre les symptômes du rhume de cerveau jusqu’à de plus amples études en double-aveugle, randomisées et contrôlées aient été réalisées.

Il n’y a, à ce jour, pas suffisamment de preuves montrant que les inhalations améliorent, ni exacerbent, la congestion nasale lorsqu’un individu est touché par le rhume. Des inhalations peuvent temporairement améliorer le flux nasal, et dégager les narines, mais cela n’est que de courte durée. L’eucalyptus ajouté à l’eau donne une impression de fraicheur, mais ne soigne rien.

La congestion causée par le rhume, résultant en un gonflement des membranes et un épaississement du mucus dans le nez, est traité depuis des années par le biais des inhalations dans l’espoir que le mucus soit mieux évacué, et bien qu’il existe des preuves en laboratoire selon lesquelles le virus pourrait être sensible à la chaleur, cette revue des études montre qu’il n’y a pas assez de preuve démontrant une quelconque utilité, ni amélioration des symptômes issue des inhalations.

Références :

[1] Heated, humidified air for the common cold. Cochrane Database of Systematic Reviews 2006, Issue 3. Art. No. : CD001728

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