Une étude a montré, une fois de plus, que le secret pour rester fort en vieillissant est de rester en bonne condition physique. L’auteur de l’étude, Geoff Power, a découvert que les personnes âgées qui ont été des sportifs de haut niveau dans leur jeunesse ou plus tard – et qui sont toujours des athlètes de bon niveau – ont des muscles qui sont en meilleure santé au niveau cellulaire comparés aux non athlètes [1].
Son étude a comparé des athlètes de classe mondiale qui étaient âgés de 80 ans et plus avec des gens de la même tranche d’âge qui n’étaient pas dépendants. “L’un des aspects les plus unique et nouveau de cette étude sont les participants qui sont exceptionnels,” dit l’auteur. “Ce sont des individus âgés entre 80 et 90 ans qui ont fait de la compétition à haut niveau. Nous avions sept champions du monde. Ces individus sont la crème de la crème du vieillissement !”
L’étude a trouvé que les jambes de ces athlètes étaient 25 % plus fortes en moyenne et avaient environ 14 % de masse musculaire de plus que chez les autres personnes du même âge. En outre, les athlètes avaient presque un tiers d’unité motrice de plus dans les muscles de leurs jambes que chez les non athlètes. Le fait d’avoir plus d’unité motrice, qui consiste en des fibres nerveuses et musculaires, signifie plus de masse musculaire et en conséquence plus de force.
Quand on vieillit normalement, le système nerveux perd des neurones moteurs, ce qui conduit à une perte des unités motrices, réduit la masse musculaire, conduit à moins de force, de vitesse et de puissance. Ce processus s’accélère substantiellement après l’âge de 60 ans. “Ainsi, le fait d’identifier des opportunités pour intervenir et retarder la perte des unités motrices en vieillissant est d’une importance critique,” explique le chercheur.
Dans une autre étude publiée dans l’American Journal of Physiology [2], le chercheur a aussi analysé des échantillons de fibres musculaires provenant de groupes similaires constitués de sportifs de haut niveau et de non sportifs. Le chercheur a étudié le vieillissement depuis les cellules jusqu’au corps considéré dans son ensemble. “L’exercice physique est définitivement un contributeur important de la performance fonctionnelle,” dit-il en ajoutant que même des personnes qui sont pas des athlètes de haut niveau peuvent en bénéficier. “Le fait de rester actif, même en vieillissant, peut réduire la perte de muscles.”
Mais il ajoute qu’on ne peut pas exclure l’importance de la génétique. Il faudra d’autres études pour déterminer si la santé des muscles chez les athlètes de haut niveau provient de l’entrainement seulement, ou bien aussi des gènes.
Et la santé des os aussi
Mais le fait d’inclure des entrainements à fort impact ou de musculation dans un programme d’exercices apporte d’autres bénéfices quand on vieillit, car ils permettent bien entendu d’accroitre la masse musculaire, de faire baisser la part de la graisse dans le corps mais surtout ils augmentent la densité des os. Une étude de l’Université du Missouri a trouvé que les individus qui font régulièrement des exercices à fort impact, comme le jogging et le tennis, depuis leur adolescence, ont des hanches et une colonne vertébrale qui ont une densité minérale osseuse plus importante que ceux qui n’en faisaient pas [3].
“Alors que l’ostéoporose est fréquemment associée aux femmes après la ménopause, elle est en fait aussi un problème pour les hommes,” explique l’auteur de l’étude. “En effet, une recherche a montré que les conséquences de l’ostéoporose peut être pire encore chez les hommes, car ils sont moins susceptibles d’être diagnostiqués et ont un risque de mortalité plus élevé à cause de fractures qui surviennent suite à une chute.”
En étudiant les facteurs qui protègent contre l’ostéoporose chez les hommes, les scientifiques ont cherché à comprendre les connexions existantes entre la charge ou le stress exercée sur les os pendant l’exercice physique durant l’adolescence et l’âge de jeune adulte, quand le squelette est encore en pleine croissance, et la masse musculaire vers quarante ans et plus. Ils ont analysé des données provenant de 203 hommes âgés de 30 à 65 ans. Les passés sportifs des participants différaient à la fois en terme d’activités physiques et de niveau d’activité, mais le temps passé à faire différentes activités physiques différait aussi.
Cette recherche a trouvé que la charge exercée sur les os associée à l’exercice pendant l’adolescence et l’âge adulte améliorait la densité osseuse plus tard. En outre, ils ont trouvé que les activités à fort impact pendant la croissance et le début de l’âge adulte étaient un facteur important pour la santé des os plus tard dans la vie.
L’élément le plus important à retenir est que si vous êtes en bonne santé, il n’est pas trop tard pour commencer à faire des activités à fort impact ou de musculation pour améliorer la densité minérale des os. Alors que l’activité sportive pendant la croissance du squelette est importante, les chercheurs ont aussi trouvé des associations positives entre ce type d’activités et la densité des os à tous âges. Ainsi, même des hommes dans la quarantaine, qui ont passé toute leur adolescence assis ou vautrés sur un canapé, peuvent bénéficier d’un programme d’exercices pour augmenter la force de leurs os.
Références :
[1] Geoffrey A. Power, Fábio C. Minozzo, Sally Spendiff, Marie-Eve Filion, Yana Konokhova, Maddy F. Purves-Smith, Charlotte Pion, Mylène Aubertin-Leheudre, José A. Morais, Walter Herzog, Russell T. Hepple, Tanja Taivassalo, Dilson E. Rassier. Reduction in single muscle fiber rate of force development with aging is not attenuated in world class older masters athletes. American Journal of Physiology – Cell Physiology, 2016 ; 310 (4) : C318.
[2] Geoffrey A. Power, Matti Douglas Allen, Kevin J. Gilmore, Daniel W. Stashuk, Timothy J. Doherty, Russell T. Hepple, Tanja Taivassalo, Charles L. Rice. Motor unit number and tramsission stability in octogenarian world class athletes : ca nage-related deficits be outrun ? Journal of Applied Physiology, 2016 ; jap.00149.2016.
[3] Physical activity-associated bone loading during adolescence and young adulthood is positively associated with adult bone mineral density in men. American Journal of Men’s Health.