Selon une étude, les femmes de plus de 65 ans ont plus de difficultés que les hommes du même âge à préserver leurs muscles, ce qui impacte probablement leur capacité à rester forte et en forme.
Pour la première fois, des scientifiques ont montré qu’il est plus difficile pour les femmes de reconstruire du muscle qui est naturellement perdu avec l’âge, à cause de différences clés dans la réaction de leur corps avec la nourriture.
Dans un article publié dans la Public Library of Science (PLoS One) [1], des experts de l’Université de l’Ecole de Médecine de Washington et de l’Université de Nottingham en Angleterre ont découvert que les femmes post-ménopausées pouvaient moins répondre à la nourriture afin de construire de la masse musculaire, alors que les hommes du même âge (65-80 ans) étaient capables de stocker les protéines dans leurs muscles. Ce changement est probablement le résultat des modifications hormonales avec la ménopause, une des responsables possibles étant l’hormone œstrogène, connue comme étant à la fois utile chez les hommes et les femmes pour aider à maintenir la masse osseuse.
Les chercheurs déclarent que leurs découvertes s’accordent avec d’autres résultats préliminaires, montrant que les femmes peuvent moins répondre aux exercices de musculation pour fabriquer du muscle, comme porter des poids et haltères en salle de gym. Les hommes et les femmes plus jeunes n’ayant pas atteint la ménopause ne semblent pas montrer de différences entre eux.
Mais tout n’est pas perdu. Les nouveaux résultats soulignent l’importance pour les femmes âgées de manger beaucoup de protéines comme des œufs, du poisson, du poulet et de la viande rouge maigre, le tout associé à de la musculation.
Maintenir le muscle est crucial pour réduire les risques de chute, l’une des causes majeures de décès prématuré chez les personnes âgées. A partir de 50 ans, les gens perdent plus de 0,40% de masse musculaire par an, ce qui les rend moins mobiles, plus enclins aux fractures et aux chutes potentiellement mortelles.
La moitié des personnes âgées qui souffrent de chutes sérieuses décèdent dans les deux années qui suivent. Mais si la masse musculaire pouvait être maintenue, permettant aux hanches et aux genoux d’être plus solidement soutenus, la réduction des chutes s’en suivrait.
Jusqu’à maintenant, les scientifiques n’avaient trouvé aucune différence entre les hommes et les femmes dans la synthèse des protéines dans les muscles, processus par lequel le corps fabrique du muscle. Cette recherche a trouvé qu’à la soixantaine, la réponse du corps des femmes à l’alimentation et à l’exercice commençait à décliner. Les femmes sont particulièrement sujettes à risque dans la perte de masse musculaire parce qu’elles tendent à avoir moins de muscle et plus de graisse que les hommes au début et à l’âge adulte, elles sont donc plus proches du seuil dangereux de devenir fragiles quand elles atteignent la cinquantaine ou soixantaine.
Michael Rennie, professeur de physiologie Clinique à l’Université de Nottingham dit : “Personne n’avait encore découvert de différences mécaniques entre les hommes et les femmes dans la perte musculaire auparavant. Il s’agit d’une découverte importante pour rester en meilleure santé dans ses vieux jours et réduire les séjours hospitaliers.”
“Plutôt que de manger plus, les personnes âgées devraient consommer davantage de protéines tous les jours. Associées à des exercices de musculation, ceci pourrait aider à réduire la perte musculaire dans le temps. Bien sûr, il reste la possibilité d’un traitement aux hormones, avec tous les risques associés à ce genre de traitement.”
Références :
[1] Differences in Muscle Protein Synthesis and Anabolic Signaling in the Postabsorptive State and in Response to Food in 65–80 Year Old Men and Women. G. Smith, P. Atherton, D. Villareal, T. Frimel, D. Rankin, M. Rennie, B. Mittendorfer