Les femmes tendent à développer des maladies de cœur 10 ans plus tard que les hommes, selon une recherche [1] qui explique que ceci est en partie dû au fait que le corps des femmes compense mieux l’insensibilité à l’insuline qui contrôle le sucre dans le sang.
Cette étude a découvert que parmi les individus qui souffrent d’insensibilité à l’insuline, les femmes étaient moins susceptibles que les hommes d’être touchées par des facteurs de risque pour les maladies de cœur et le diabète, comme que de la tension artérielle et des triglycérides. Ceci, en retour, pourrait retarder l’apparition de maladies cardiovasculaires, expliquent les chercheurs.
Le sucre dans le sang
Après avoir avalé des hydrates de carbone, le taux de sucre dans le sang augmente. Le pancréas produit alors de l’insuline, une hormone qui explique aux cellules du corps qu’il faut prendre le glucose du sang, ce qui fait revenir le niveau de sucre sanguin à la normale.
Mais le corps de certaines personnes est insulino-résistant, ce qui signifie que leurs cellules exigent une plus grande quantité d’insuline pour aller se servir en glucose dans le sang. Quand les gens développent une résistance à l’insuline, au début leurs niveaux de sucre sanguin restent normaux, mais avec le temps, leurs corps ne peuvent plus produire suffisamment d’insuline pour conserver les niveaux de sucre dans le sang dans une marge saine.
À ce niveau, les individus peuvent développer un syndrome métabolique, qui est un ensemble de cinq facteurs de risque comprenant un taux de sucre dans le sang, des triglycérides et de la tension élevés, des niveaux faibles de bon cholestérol et un large tour de la taille. Le syndrome métabolique peut être un précurseur du diabète et des maladies cardiovasculaires.
Effet protecteur
Le Dr. Sun Kim et ses collègues voulaient comprendre les facteurs qui modifiaient ce processus. Ils ont demandé à 468 femmes et à 354 hommes de jeûner toute une nuit jusqu’au lendemain.
Après quoi ils ont injecté du glucose, de l’insuline et une hormone qui empêche au corps de produire sa propre insuline aux participants, et ils ont mesuré le taux de sucre dans le sang de ces derniers quelques heures plus tard. Le test leur a permis de mesurer l’exacte relation entre les niveaux d’insuline et le sucre dans le sang.
Les femmes de moins de 50 ans avec une résistance à l’insuline, ce qui veut dire qu’elles ont un fort taux de sucre dans le sang après un repas, ont d’une façon ou d’une autre évité les facteurs de risque associés au syndrome métabolique et aux maladies cardiovasculaires.
Mais quand les femmes prenaient de l’âge, cet avantage disparaissait, et les femmes plus âgées qui étaient insulino-résistantes avaient les mêmes risques de maladie de cœur que les hommes. “Les femmes plus jeunes, quand elles sont résistantes à l’insuline, sont capables de beaucoup mieux gérer les complications” dit Kim.
On ne sait pas avec certitude pourquoi les jeunes femmes ont cette protection contre les maladies cardiovasculaires. L’une des possibilités est que les hormones qui affectent le cycle menstruel jouent un rôle.
Mais le rôle des hormones féminines n’est pas définitivement clair : par exemple, le fait de donner des versions synthétiques des hormones féminines comme de l’œstrogène n’a pas les effets trouvés dans l’étude. De toute façon, il y a des choses que les gens insulino-résistants peuvent faire pour éviter l’apparition du diabète de type 2 et les maladies de cœur.
“Les deux choses dans le mode de vie qui sont intimement associées à la résistance à l’insuline sont le fait de grossir et la sédentarité” explique Kim. Faire de l’exercice physique et perdre du poids sont les meilleurs moyens d’inverser la résistance à l’insuline.
Références :
[1] Sex Differences in Insulin Resistance and Cardiovascular Disease Risk, Sun Kim, Gerald Reaven.
Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, jc.2013-1166 ; doi:10.1210/jc.2013-1166.