Des études ont montré que les gens qui perdent du poids, et qui conservent le bénéfice de cette perte, tendent à faire attention à ce qu’elles mangent, tandis que celles qui reprennent les kilos perdus sont moins méticuleuses. Une nouvelle étude, bien que de petite ampleur, suggère qu’il y a des différences cérébrales à l’œuvre.
Quand on a montré à des personnes qui ont perdu du poids, et qui l’ont conservé, des photos de nourriture, elles étaient plus susceptibles de stimuler des régions du cerveau associées au contrôle comportemental, comparées aux obèses et aux participants de poids normal.
“Nos résultats mettent en lumière des facteurs biologiques qui pourraient contribuer à conserver cette perte de poids” dit l’auteure principale de l’étude publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition [1], Jeanne McCaffery du Miriam Hospital. “Ils fournissent aussi un complément étonnant aux études comportementales précédentes, qui suggèrent que les gens qui ont gardé leur perte de poids sur le long terme contrôlent étroitement leur consommation de nourriture, et font preuve de restriction dans leurs choix alimentaires.”
Les participants aux programmes comportementaux de perte de poids perdent en moyenne 8 à 10% de leur poids pendant les 6 premiers mois du traitement, et maintiendront environ les deux tiers de leur perte de poids après un an, déclarent McCaffery et ses collègues.
Cependant, malgré des efforts intensifs, la reprise de poids semble continuer pendant les années qui suivent, avec la plupart des patients qui reviennent à leur poids de départ après 5 ans.
Une étude indépendante de ce début d’année avait trouvé que quand des mangeurs en bonne santé choisissaient des légumes à une barre chocolatée, ils utilisaient une petite aire de leur cerveau que les plus indulgents vis-à-vis de leur régime n’utilisaient pas. On pense que cette aire est associée à la volonté, disent les scientifiques.
Trois groupes de volontaires ont été impliqués dans la nouvelle étude : 18 personnes de poids normal, 16 personnes obèses et 17 personnes qui avaient perdu au moins 15 kilos mais qui avaient stabilisé leur poids au moins 3 ans.
Après un jeûne de 4 heures, pour s’assurer que les participants aient tous faim, on leur a montré des images d’aliments, comprenant des aliments faibles en calories (comme des céréales complètes, salades, légumes frais et des fruits), des aliments riches en calories (cheeseburgers, hot dogs, frites, glaces, gâteaux et cookies), et des objets non alimentaires ayant une complexité visuelle, une texture et couleur similaires (rochers, arbustes, briques, arbres et fleurs).
Les scans des cerveaux montrent leurs réactions
Ceux du groupe ayant réussi à maintenir leur perte de poids, lorsqu’ils regardaient les images de nourriture, montraient de forts signaux dans la région frontale supérieure gauche et la région temporale moyenne droite du cerveau, un modèle logique avec un contrôle inhibitoire plus grand en réponse aux images de nourriture, et une attention visuelle plus importante face aux signaux alimentaires, expliquent les chercheurs.
“Il est possible que ces réponses cérébrales conduisent à des comportements préventifs ou correctifs, et plus particulièrement une plus grande régulation de l’acte de manger, qui permet un contrôle du poids sur le long terme” dit McCaffery, qui est aussi professeur assistant de psychiatrie et de comportement humain. “Cependant, des recherches futures sont nécessaires afin de déterminer si ces réponses sont inhérentes à un individu ou si elles peuvent être modifiées.”
Références :
[1] Differential functional magnetic resonance imaging response to food pictures in successful weight-loss maintainers relative to normal-weight and obese controls. Am. J. Clinical Nutrition.