La marche rapide et le jogging réduisent de moitié les facteurs de risque cardiovasculaires et d’attaque. Mais une marche d’une heure par jour ne fait pas de différence : ce qui compte le plus c’est l’intensité plutôt que la durée.
Une étude publiée dans le British Médical Journal [1] montre que c’est donc bien l’intensité plutôt que la durée de l’exercice physique qui compte le plus pour ce qui est de lutter contre l’impact du syndrome métabolique, qui est une combinaison de plusieurs facteurs comprenant une tension artérielle élevée, l’embonpoint abdominal, la résistance à l’insuline, des niveaux de glucose dans le sang et de graisse abdominale plus élevés que la normale.
On pense que les gènes, l’alimentation et le manque d’exercice physique sont impliqués dans le développement de ce syndrome, ce qui est un facteur d’inflammation et d’épaississement du sang.
Les auteurs de l’étude font reposer leurs résultats sur plus de 10000 adultes Danois, âgés entre 21 et 98 ans, qui avaient été examinés en 1991-1994 puis enregistrés pendant plus de dix ans. Tous les participants ont été interrogés sur la quantité d’activité physique qu’ils faisaient, qui a ensuite été classée en catégories selon son intensité et la durée.
Lors de l’évaluation initiale, environ une femme sur cinq (20,7%) et juste plus d’un homme sur quatre (27,3%) avait le syndrome métabolique. La fréquence était intimement associée au niveau d’activité physique.
Parmi les femmes, presque une sur trois de celles qui avaient un style de vie sédentaire avait le syndrome, tandis qu’une sur 10 de celles qui étaient physiquement très actives l’avait. Chez les hommes, les proportions équivalentes se situaient respectivement justes sous les 37% et sous les 14%.
Des 6088 participants restants sans syndrome métabolique, moins des deux tiers (3992) ont réalisé la quatrième et dernière enquête et évaluation, qui fait ressortir qu’un sur sept (15,4% ou 585) l’avait développé.
De nouveau, la fréquence était plus élevée chez ceux qui avaient un style de vie sédentaire, avec presque un sur cinq (19,4%) qui était touché, comparé à environ un sur neuf (11,8%) parmi ceux qui étaient physiquement très actifs.
Ce n’était pas seulement la quantité d’exercice, mais aussi l’intensité qui permettait de diminuer la probabilité de développer le syndrome métabolique. Après avoir pris en compte des facteurs susceptibles d’influencer les résultats, la vitesse de la marche rapide réduisait de moitié le risque, alors que le jogging diminuait ce risque de 40%. Mais le fait d’aller marcher pendant une heure tous les jours ne faisait aucune différence.
“Nos résultats confirment le rôle de l’activité physique pour ce qui est de réduire le risque de syndrome métabolique, et ils montrent que l’intensité plutôt que le volume d’activité physique est important” concluent les auteurs.
Références :
[1] A. H. Laursen, O. P. Kristiansen, J. L. Marott, P. Schnohr, E. Prescott. Intensity versus duration of physical activity : implications for the metabolic syndrome. A prospective cohort study. BMJ Open, 2012 ; 2 (5) : e001711 DOI : 10.1136/bmjopen-2012-001711.