Selon un compte-rendu des Archives of Internal Medicine [1], journal du JAMA, après un an, un régime hypocalorique sans graisse apparait être plus bénéfique pour l’humeur des individus à la diète, qu’un régime sans sucres avec le même nombre de calories.

Les individus obèses qui ont perdu du poids tendent à voir une amélioration de leur état psychologique, y compris une meilleure humeur, selon les informations de l’article. “Malgré la consistance des recommandations officielles adeptes d’un régime élevé en hydrates de carbone, faible en graisses et restreint en calories pour traiter l’obésité, l’épidémie d’obésité a provoqué un intérêt grandissant pour des modèles d’alimentation alternatifs pour perdre du poids, dont les régimes “kétogéniques” très réduits en hydrates de carbone mais élevés en protéines et en graisses (surtout en graisses saturées)” écrivent les auteurs.

“Alors que des études cliniques récentes ont montré que les régimes faibles en sucres pouvaient représenter une approche alimentaire efficace pour perdre du poids, leurs effets à long terme sur la fonction psychologique, dont l’humeur et la cognition, ont été très peu étudiés.”

Des chercheurs ont réalisé une étude clinique randomisée impliquant 106 participants en surpoids et obèses, âgés en moyenne de 50 ans. Parmi eux, 55 ont été assignés au hasard pour suivre un régime très faible en hydrates de carbone, mais élevé en graisses pendant un an, et 51 un régime élevé en hydrates de carbone et faible en lipides. Les changements du poids de corps, de l’humeur et du bien-être, du fonctionnement cognitif (pensée, apprentissage et aptitudes de la mémoire) ont été périodiquement évalués pendant et après l’intervention d’un an.

Après un an, la moyenne générale de perte de poids était de 13,7 kilogrammes, avec aucune différence entre les deux groupes. Les deux groupes avaient d’abord (après les huit premières semaines) vécu une amélioration de l’humeur. Cependant, la plupart des mesures de leur humeur a révélé une amélioration continue seulement chez ceux qui avaient suivi le régime faibles en graisses, tandis que ceux du régime riche en graisses sont revenus à leurs niveaux initiaux (c’est-à-dire qu’ils sont revenus aux niveaux plus négatifs du début).

“Ce résultat suggère que certains aspects du régime faible en hydrates de carbone pourraient avoir des effets nuisibles sur l’humeur qui, au terme d’une année, effacent les effets positifs de la perte de poids” écrivent les auteurs. Les explications possibles comprennent la difficulté sociale d’adhérer au régime sans sucres, qui fait partie du régime occidental typique avec ses pâtes et son pain ; la nature prescrite et structurée du régime, ou les effets des consommations de protéines et de lipides sur les niveaux cérébraux de sérotonine, un neurotransmetteur associé au fonctionnement psychologique.

Il n’y avait aucune preuve établissant que les éléments nutritifs des deux régimes ont été associés aux changements de la fonction cognitive, car les deux groupes ont vécu des changements identiques dans leurs performances de pensée et de mémoire. “Il faudra davantage d’études pour évaluer les effets des ces régimes sur un large ensemble de domaines cognitifs” concluent les auteurs.

Références :

[1] Long-term Effects of a Very Low-Carbohydrate Diet and a Low-Fat Diet on Mood and Cognitive Function. Archives of Internal Medicine, 2009 ; 169 (20) : 1873

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