Le fait de prendre des suppléments d’acides gras omega-3 ne semble pas réduire le risque de maladie cardiovasculaire.

Ces résultats proviennent d’une étude dont l’objectif était principalement d’examiner les effets des compléments alimentaires d’oméga 3 et de certaines vitamines sur la vision. Environ 4200 personnes âgées de 50 à 85 ans qui avaient des problèmes de dégénération maculaire, ont participé à cette étude. Certains des participants ont été sélectionnés au hasard pour prendre des suppléments d’oméga-3 ou des vitamines, comme de la lutéine et de la zéaxanthine, tandis que d’autres ont reçu un placébo.

À la fin de cette étude de 5 ans [1], environ 450 participants avaient souffert de problèmes cardiovasculaires, comme des crises cardiaques ou des attaques. Les chercheurs n’ont pas trouvé de bénéfice chez les individus qui avaient pris les oméga-3 ou les vitamines pour les yeux ; ils avaient autant de chances de subir des problèmes cardiaques sur la période de l’étude que ceux qui avaient pris un placébo.

La conclusion des chercheurs ajoute : “un corps de preuve de plus en plus important provenant d’études cliniques a découvert qu’il y avait peu de preuves de bénéfices cardiovasculaires grâce aux compléments alimentaires”.

Les acides gras oméga-3, qu’on peut trouver dans les huiles de poisson, sont aussi disponibles sous la forme de compléments alimentaires. Ils avaient fait l’objet d’investigations après que certaines études aient trouvé qu’elles pouvaient protéger le système cardiovasculaire des individus.

Cependant, les résultats de ces dernières étaient contradictoires. Certaines recherches sur les régimes alimentaires avaient trouvé que les individus qui mangeaient régulièrement du poisson avaient un risque plus faible de maladie de cœur, tandis que d’autres études cliniques n’ont pas réussi à trouver de liens bénéfiques entre la consommation d’oméga-3 et le risque de maladies cardiovasculaires.

Néanmoins, les suppléments d’oméga-3 se sont vendus comme des petits pains, avec un marché de centaines de millions d’euros, marché qui croit d’environ 15% par an. Ces compléments alimentaires sont de plus en plus utilisés dans le cadre de la prévention contre les maladies cardiovasculaires, que ce soit par souscription médicale ou non.

Plusieurs années de recherche n’ont pas réussi à trouver de preuves définitives de bénéfices d’une consommation d’oméga-3, et les médecins devraient informer leurs patients de l’incertitude existante à propos des bénéfices des oméga-3, expliquent les chercheurs.

L’étude n’a fait que regarder la consommation d’oméga-3 à partir de compléments alimentaires, et non pas ceux provenant des poissons. Il y a quelques éléments de preuves selon lesquels le fait de manger des fruits de mer riches en acides gras oméga-3 apporte des bénéfices à la santé, raison pour laquelle les autorités sanitaires recommandent d’en consommer.

Comme les acides gras oméga-3 peuvent réduire les triglycérides, qui sont un certain type de graisse que l’on trouve dans le sang, les suppléments devraient être pris seulement par les personnes qui ont des niveaux critiques de triglycérides, population qui reste cependant minoritaire. De la même façon, les instances sanitaires n’ont approuvé la prise de suppléments d’omèga-3 que pour les individus qui souffrent de ces problèmes.

Cette dernière étude a également trouvé que la lutéine et la zéaxanthine, qui sont des antioxydants que l’on trouve dans les légumes verts, n’avaient pas d’effets sur le risque de maladies cardiovasculaires, et ce malgré des propositions préalables affirmant que ces vitamines pouvaient faire baisser le risque de problèmes cardiovasculaires, concluent les chercheurs.

Références :

[1] Clinical Trial Evidence and Use of Fish Oil Supplements. JAMA Intern Med. 2014 ;174(3):460-462.

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