Ce que nous savons le plus à propos des stéroïdes est qu’ils permettent aux muscles de se développer plus rapidement, qu’ils ont des effets secondaires dangereux pour notre santé, que la plupart des fédérations sportives les ont interdits et qu’ils sont illégaux en dehors d’une prescription médicale.
Mais comment fonctionnent-ils en fait ? Suffit-il à un athlète d’avaler quelques pilules puis d’attendre pour voir apparaître l’effet épinards à la Popeye ? Plongeons-nous un peu plus dans la science des stéroïdes.
Les utilisations légales
Les stéroïdes anabolisants, ou stéroïdes androgènes-anabolisants, sont des dérivés synthétiques (faits en laboratoire) d’une hormone naturellement produite : la testostérone. Ils provoquent la croissance musculaire (effet anabolique) et les caractéristiques masculines typiques de la puberté (effet androgénique).
Quand ils sont prescrits légalement, c’est dans le cadre de patients qui produisent des niveaux anormalement bas de testostérone ou qui souffrent de maladies corporellement dévastatrices telles que les cancers ou le SIDA. Quand ils sont utilisés par des athlètes, leur but est d’accélérer le processus naturel de construction musculaire du corps.
Lorsque nous soulevons des poids plus lourds que d’habitude, nous créons une minuscule micro déchirure dans les fibres musculaires. Le processus naturel de réparation du corps répare cette déchirure, puis la compense largement en ajoutant des cellules plus grosses afin de construire une fibre plus forte, c’est ce qu’on appelle l’hypertrophie musculaire. Avec le temps, ce processus répété de destruction et réparation aura comme résultat une croissance musculaire (des muscles plus gros et plus forts).
La testostérone naturelle de notre corps est l’ingrédient principal de ce processus, mais les stéroïdes anabolisants peuvent être utilisés comme suppléments.
Une fois ingéré, le stéroïde androgène-anabolisant voyage à travers le sang pour atteindre les tissus musculaires. Il est réceptionné par les cellules grâce à leurs récepteurs androgènes. Une fois dans les cellules musculaires, le stéroïde peut interagir avec l’ADN des cellules et stimuler le processus de synthèse des protéines qui favorisent la croissance du muscle.
Différentes variétés et quantités de stéroïdes androgènes-anabolisants peuvent causer différentes réactions, soit en produisant les physiques massifs des bodybuilders, ou les muscles plus athlétiques des coureurs du 100 mètres. Les athlètes les expérimentent dans différentes associations (empilement) ou régimes (pyramide) dans leurs tentatives de régler avec précision le résultat final.
Au-delà de la masse
Tandis que l’attention des médias se limite aux cyclistes ou aux athlètes hypertrophiés, les stéroïdes anabolisants peuvent aussi bénéficier aux sauteurs ou aux footballeurs qui ont besoin d’augmenter leur rapidité d’action en tirant sur des muscles surexploités. L’exercice intense libère aussi du cortisol, connu comme étant l’hormone du stress, qui détruit les tissus musculaires et cause des courbatures musculaires.
Les stéroïdes androgènes anabolisants peuvent bloquer le cortisol en l’empêchant de se lier aux récepteurs cellulaires des muscles, ce qui diminue le processus de destruction. Moins de “rupture” musculaire signifie moins de fatigue musculaire, ce qui permet de récupérer plus rapidement entre deux actions ou rencontres sportives.
A côté de tous les effets secondaires connus relatifs à l’utilisation des stéroïdes simplement pour des raisons ergogéniques, il y a l’incertitude sur ce que vous prenez réellement. Car dans certains composés vendus sous le manteau en toute illégalité, se cachent parfois des stéroïdes vétérinaires réservés au bétail qui peuvent rapidement être fatals à tout être humain qui les avalerait avec confiance.
Stérols et stéroïdes. Collectif.