Les vibrations corporelles, exercice populaire qui utilise des plateformes vibrantes (ou plaque vibrante), sont parfois présentées comme étant un moyen (pas trop fatigant) pour stimuler la densité osseuse.

Cependant, une étude d’un an sur des femmes ménopausées en bonne santé a montré que ce type d’exercice n’avait aucun effet de ce genre.

L’étude en question, publiée dans les Annals of Internal Medicine [1], a été réalisée par des chercheurs de l’Université Health Network.

“Nombreux sont ceux qui sont à la recherche d’alternatives aux exercices qui prennent du temps pour améliorer la densité des os, les résultats de cette étude suggèrent que cette thérapie via les plateformes vibrantes (de type Powerplate) n’est pas efficace pour ce qui est d’améliorer la densité osseuse” explique le Dr Angela Cheung. “Les femmes seraient mieux inspirées de faire régulièrement du sport, et en mangeant des aliments nutritifs.”

Environ une femme sur deux, passée l’âge de 50 ans, vivra une fracture dans sa vie qui est associée à l’ostéoporose. L’ostéoporose est une condition qui fait que les os deviennent plus fragiles et poreux, ce qui diminue leur force et densité, et de ce fait augmente le risque de fracture. Le type de fracture le plus fréquent étant celui de la hanche, du poignet et du dos.

Les vibrations corporelles impliquent de se positionner sur une plateforme oscillante activée par un moteur, qui produit des accélérations qui vont des pieds vers les muscles et les os porteurs du corps, reproduisant la pression exercée sur les os à la manière des exercices qui se servent du poids du corps. Avec très peu d’efforts, les participants peuvent simplement rester immobiles sur ces plateformes en mouvement oscillatoire pour prétendument en tirer les bénéfices d’exercices plus laborieux et intenses.

Les participants de l’étude étaient 202 femmes ménopausées en bonne santé, d’âge moyen 60 ans, qui n’étaient pas sous médicaments. Elles ont été réparties au hasard dans trois groupes séparés de l’étude clinique qui comprenait des oscillations de faible magnitude (qui imitent les contractions musculaires d’une activité telle que la marche) de 30Hz ou 90Hz. On leur a demandé de rester sur la plateforme pendant 20 minutes par jour durant 12 mois.

On a demandé au groupe de contrôle de ne pas utiliser les thérapies par vibrations corporelles. Toutes les femmes consommaient la même quantité de calcium et de vitamine D sous forme de suppléments, afin que leurs apports quotidiens soient respectivement d’environ 1200mg et 1000UI.

Au début et après 12 mois, la structure et la densité des os ont été mesurées au niveau de la hanche, de la colonne vertébrale, en utilisant l’absorptiométrie à rayons-X en double énergie, et sur l’avant-bras et la jambe en utilisant la tomographie haute résolution (CT scan), la technologie d’imagerie la plus avancée pour mesurer la structure et la densité osseuse.

Douze mois de vibrations corporelles de faible magnitude à 90Hz et 30Hz n’ont pas provoqué de changements significatifs ni dans la densité osseuse, ni de la structure des os des participants, mesurées au niveau de la hanche ou de la colonne vertébrale, ni des avant-bras et jambes comparés aux participants qui n’avaient pas fait de plateforme vibratoire.

L’étude de conclure que les vibrations corporelles de faible magnitude ne sont pas une thérapie efficace dans le cadre de la prévention de la perte osseuse chez les femmes ménopausées.

A la place, le Dr Cheung recommande aux femmes qui ne sont pas touchées par l’ostéoporose, en plus de faire attention à leurs niveaux de calcium et de vitamine D, de faire des exercices comme de la marche, de la danse voir de la musculation légère, qui sont de bien meilleures stratégies pour conserver des os robustes.

Références :

[1] Effects of 12 Months of Whole-Body Vibration (WBV) on Bone Density and Structure in Postmenopausal Women : A Randomized Controlled Trial. Annals of Internal Medicine, Nov. 15, 2011 155:668-679.

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