La taille du muscle, la génétique et l’entrainement comptent parmi les nombreux facteurs qui font la différence entre un sprinter Olympique d’une personne moyenne. D’un point de vue fondamental, les aspects mécaniques de la course sont les mêmes pour tous les êtres humains. En fait, ils sont aussi identiques pour les animaux.

“La science a montré que le fait de courir ressemble beaucoup à une balle qui rebondit” dit Young-Hui Chang, professeur au Laboratoire de Neuromécanique Comparative de l’Université de Géorgie. “Quand les humains, les chevaux et même les cafards courent, leur centre de gravité rebondit à la manière d’un ressort”.

L’effet rebond, explique Chang, signifie que les articulations des hanches, des genoux et des chevilles se contractent et s’allongent toutes en même temps quand le pied frappe le sol. Plusieurs muscles des cuisses sont sollicités simultanément, créant une force qui propulse le coureur dans les airs.

“Plus la force est importante et plus la vitesse est grande” dit Chang. “Les sprinters et les entraîneurs sont constamment en train d’étudier différentes manières de bouger les muscles et les articulations des cuisses aussi rapidement que possible, pour qu’un coureur puisse frapper le sol le plus violemment possible”.

Les meilleurs coureurs et les joggers amateurs sont capables de constamment atterrir avec la même force, pas après pas. Cependant, la recherche de Chang révèle qu’une foulée est comme une empreinte digitale : il n’y en a pas deux qui se ressemblent. La torsion générée par chaque articulation n’est jamais la même. Il résulte que vos jambes ont leur propre façon de faire.

“Vos genoux, par exemple, ajustent automatiquement leur propre torsion, à chaque pas, à partir de ce que la cheville et la hanche font”, dit Chang. “Tout cela arrive sans que votre cerveau soit directement impliqué. Vos articulations ’parlent’ ensemble, ce qui vous permet de vous concentrer sur d’autres choses, comme entretenir une conversation ou regarder une voiture.”

En étudiant comment les articulations s’adaptent les unes avec les autres, Chang et son équipe travailleront avec des amputés pour espérer améliorer le mouvement des individus avec prothèses. Les chercheurs utilisent aussi leurs études sur la course à pieds pour comprendre comment les gens marchent.

“Il pourrait sembler prématuré de chercher à comprendre les nuances de la course avant d’étudier la marche, mais la mécanique de la marche est en fait plus complexe. Différents muscles sont activés à différents moments dans le cycle d’une démarche. Les articulations ne bougent pas à l’unisson. Il n’y a pas de phénomène de ’rebond de balle’ chez les marcheurs”.

A lire également