Le fait de porter des pantalons de sport électrifiés après l’échauffement améliore la performance au sprint.

Une étude amusante, mais néanmoins intéressante bien que l’échantillon soit très petit, publiée dans Medicine & Science in Sports & Exercise [1] sur le rôle de la température des muscles dans la performance athlétique. Des chercheurs anglais ont recruté 11 cyclistes qui faisaient de la compétition, et leur ont fait faire un sprint à leur maximum pendant 30 secondes dans trois environnements différents. À chaque fois, ils ont fait un échauffement normalisé de 15 minutes, puis ils ont attendu environ 30 minutes.

Pendant ces 30 minutes d’attente, ils ont porté soit un pantalon de sport (fuseau) normal, soit un pantalon isolé ou soit enfin un pantalon isolé avec un radiateur intégré de 7,5 watts réparti tout autour des jambes, qui opérait à une température de 40-42°C (la température normale du corps est d’environ 36°C).

Ils ont aussi fait beaucoup de mesures de température, dont certaines utilisant des aiguilles pour mesurer la température des muscles à des profondeurs de 1, 2 et 3 centimètres. Comme ils s’y attendaient, la température des muscles s’est élevée d’environ 3°C (selon la profondeur) après l’échauffement, et a ensuite graduellement chuté pendant les 30 minutes d’attente.

Étonnamment, les pantalons chauffés ont conservé les muscles plus chauds que dans les deux autres options, de plus ou moins un degré (les pantalons isolés semblaient marginalement meilleurs que les normaux, mais pas tant que ça).

Et le plus amusant c’est que quand ils portaient les pantalons chauffants pendant la phase de repos, les cyclistes produisaient des pics de puissance significativement plus élevés d’environ 9% dans le sprint de 30 secondes que dans les deux autres cas. Ils subissaient aussi une augmentation des niveaux de lactate, dont les chercheurs pensent que cela indiquait que le renversement d’ATP était plus élevé à des températures plus hautes. La plupart des réactions chimiques surviennent plus rapidement quand la température est augmentée ; dans ce cas, les séries de réactions qui ont libéré de l’énergie anaérobique se sont accélérées, ce qui a permis aux cyclistes de sprinter un peu plus dur.

Est-ce que cela peut avoir une application pratique dans le sport ? Cela visait principalement les athlètes de puissance, et les athlètes dont les sports exigent des explosions intermittentes de puissance séparées par des périodes de repos (où il n’est pas pratique de rester à courir de-ci de-là indéfiniment pour rester chaud sans se fatiguer), comme les sauteurs en hauteur par exemple.

Mais ces résultats sont intéressants pour tous les athlètes, étant donné qu’il est très fréquent d’avoir des retards pendant des compétitions, et où il n’est pas toujours autorisé de continuer à s’échauffer si le temps de départ est brutalement repoussé de 20 minutes. Cela suggère certainement qu’une fois que la partie active de l’échauffement est terminée, ce peut être une bonne idée de conserver les vêtements sur soi le plus longtemps possible. Et qui sait, peut-être que les pantalons électriques pourraient être d’une aide précieuse !

Références :

[1] Reducing Muscle Temperature Drop after Warm-up Improves Sprint Cycling Performance. Med Sci Sports Exerc. 2013 Feb ;45(2):359-65. doi : 10.1249/MSS.0b013e31826fba7f. Faulkner SH, Ferguson RA, Gerrett N, Hupperets M, Hodder SG, Havenith G.

A lire également