L’Indice de masse corporelle (IMC) pourrait ne pas être le meilleur indicateur de l’obésité chez les adultes les plus âgés, selon une étude d’endocrinologues et de gériatres de l’UCLA. Au lieu de cet indice, ils déclarent que le ratio de la taille sur les hanches pourrait être un meilleur indicateur pour les individus de plus de 70 ans.
Dans cette étude, publiée dans le journal Annals of Epidemiology [1], les chercheurs de la David Geffen School of Medicine de l’UCLA ont trouvé que le ratio de la circonférence de la taille sur les hanches était un meilleur critère pour évaluer l’obésité des adultes valides âgés entre 70 et 80 ans, peut-être à cause des changements physiques qui font partie du processus de l’âge, et qui altèrent les proportions du corps sur lesquelles repose l’IMC.
“Ce n’est pas l’IMC qui est important chez les adultes les plus âgés, c’est le tour de taille” dit le Dr. Preethi Srikanthan, professeur assistant d’endocrinologie et auteur de l’étude. “D’autres études avaient suggéré que le tour de taille et l’IMC étaient tous les deux importants chez les jeunes et les adultes, et que l’IMC pourrait ne pas être utile chez les plus âgés ; il s’agit d’une des premières études ayant montré que le tour de taille relatif était important chez les anciens, même si l’IMC importait peu.”
En utilisant des données de l’étude MacArthur Successful Aging, qui est une étude longitudinale sur les hommes et des femmes entre 70 et 79 ans, les chercheurs ont examiné toutes les causes des risques de mortalité sur 12 ans par l’IMC, la circonférence de la taille et le ratio taille/hanches. Ils ont ajusté leurs résultats par sexe, race, âge et statut de fumeur ou non. L’âge moyen des participants était de 74 ans.
L’obésité est souvent associée à une mortalité prématurée parce qu’elle conduit à un risque accru de diabètes, crise cardiaque, attaque et autres problèmes de santé majeurs, expliquent les auteurs.
Les chercheurs n’ont trouvé aucune association entre la mortalité toutes causes et l’IMC ou la circonférence de la taille ; le lien n’était qu’avec le ratio taille/hanches. Chez les femmes, chaque augmentation de 0,1 du ratio taille/hanches était associée à une augmentation de 28% du taux de mortalité (le nombre de décès pour 100 adultes âgés par an) dans l’échantillon du groupe.
Ainsi, si le ratio taille/hanche montait de 0.8 à 0.9 ou de 0.9 à 1.0, cela signifierait une augmentation relative de 28% du taux de décès. Dit autrement, si la taille des hanches est de 101 cm, une augmentation du tour de taille de 81 à 91 cm indique une augmentation relative de 28% du taux de décès.
L’association n’a pas été graduée pour les hommes. Au lieu de cela il y avait un effet de seuil : le taux de décès était 75% plus élevé chez les hommes avec un ratio taille/hanches au-dessus de 1.0 (qui concerne donc les hommes dont les tailles sont plus larges que leurs hanches), par rapport à ceux avec un ratio de 1.0 ou moins. Il n’y avait pas de telle association ni avec le tour de taille ni l’IMC.
L’étude pourrait avoir quelques limites, notent les auteurs. Par exemple, les IMC des participants pourraient être sous-estimés parce que leurs tailles et leurs poids étaient des mesures déclaratives, et les personnes âgées tendent à rapporter des chiffres issus de leur jeunesse. Les ratios taille/hanches, la circonférence de la taille et les nombres des IMC reposaient sur de simples mesures, limitant la capacité des chercheurs à jauger comment les changements de la taille du corps chez les personnes âgées pouvaient affecter le risque de mortalité.
Références :
[1] Waist-Hip-Ratio as a Predictor of All-Cause Mortality in High-Functioning Older Adults. Annals of Epidemiology. Vol. 19, Iss. 10, Oct 2009, pp 724-731