Les fumeurs qui soulèvent régulièrement des poids sont plus susceptibles d’arrêter de fumer pour poursuivre leur effort.
Des chercheurs du Centre du Comportement et de la Médecine Préventive de l’Hôpital Miriam déclarent que la musculation peut faire plus que seulement fabriquer du muscle : elle pourrait aussi aider les fumeurs à abandonner leur mauvaise habitude.
Bien que l’exercice ait montré pouvoir réduire beaucoup des expériences négatives qui accompagnent l’arrêt du tabac, comme les manques, les symptômes associés à l’arrêt de la cigarette et la prise de poids, la majorité de ces études se sont seulement focalisées sur les femmes et sur le sport d’endurance. Cette étude, publiée dans Nicotine & Tobacco Research [1], a examiné, quant à elle, l’entrainement de musculation comme aide pour stopper la clope.
Selon ses résultats, les fumeurs hommes et femmes qui ont complété un entrainement de 12 semaines de musculation, étaient deux fois plus susceptibles de réussir à arrêter comparés à ceux qui ne soulevaient pas régulièrement des poids.
“Le tabagisme tue des milliers de gens chaque année, et bien que beaucoup de ces fumeurs voudraient arrêter, moins de 5% sont capables d’y arriver sans aide” explique l’auteur de l’étude, le Dr Joseph Ciccolo. “Nous avons besoin de trouver de nouveaux outils pouvant aider les fumeurs à réussir à arrêter, et il semble que l’entrainement de musculation puisse être une stratégie efficace.”
Dans leur étude pilote, Ciccolo et ses collègues ont enrôlé 25 hommes et femmes entre 18 et 65 ans qui avaient rapporté fumer au moins cinq cigarettes par jour depuis au moins un an ou plus. Tous les participants ont suivi une séance de 15-20 mn de conseils pour arrêter de fumer, et ont reçu des patchs de nicotine pendant 8 semaines, avant d’être répartis au hasard dans deux groupes.
Le groupe faisant de la musculation devait faire deux séances d’entrainement de 60 minutes par semaines pendant 12 semaines. Le programme complet comprenait 10 exercices pour tout le corps, avec des chercheurs qui augmentaient graduellement les charges et l’intensité toutes les trois semaines. Les participants dans le groupe de contrôle visionnaient une vidéo sur la santé et le bien-être deux fois par semaine.
A la fin des 12 semaines, 16% des fumeurs du groupe qui faisait de la musculation avaient non seulement arrêté de fumer, mais ils avaient aussi perdu du poids et de la graisse. En comparaison, 8% des individus du groupe contrôle avaient arrêté de fumer, mais ils avaient pris du poids et de la graisse.
Et ces effets semblaient durer : trois mois après la fin de l’étude, 15% de ceux appartenant au groupe de musculation avaient réussi à tenir sans fumer, comparés aux 8% de l’autre groupe. Bien que Ciccolo déclare que les résultats de l’étude sont “prometteurs”, il prévient qu’il faudra plus de recherches avant que la musculation puisse être validée en tant que traitement clinique contre le tabagisme.
Références :
[1] Resistance Training as an Aid to Standard Smoking Cessation Treatment : A Pilot Study. Nicotine & Tobacco Research, (2011) 13(8) : 756-760.