Des chercheurs affirment que les éléments de preuves ne sont pas aussi solides que ce qu’on croit.

Une idée fort répandue répète que le fait de prendre un bon petit-déjeuner peut protéger contre l’obésité. Mais est-ce que les éléments de preuve scientifiques à notre disposition confirment cette idée, ou est-ce que les croyances en sa faveur outrepassent les éléments de preuve disponibles ? Il s’avère que la foi dans le petit-déjeuner est plus forte que les preuves existantes qui en font un moyen pour éviter l’obésité, selon une recherche publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition [1].

Cette recherche est une méta-analyse, qui est une évaluation de la recherche existante sur le sujet de savoir si le fait de régulièrement prendre un petit-déjeuner permet de mieux gérer son poids. Les chercheurs concluent en disant que le cas du petit-déjeuner salvateur est surestimé principalement à cause de deux facteurs : par le manque de recherche de “valeur probante” et par des comptes rendus biaisés de la recherche.

La recherche manquant de valeur probante fait référence au fait de savoir si une étude donnée apporte quelque-chose de nouveau et d’utile, ou si elle ne fait que reprendre des résultats plus anciens. Par exemple, les quelques premières études sur un sujet pourraient avoir une valeur probante élevée, mais les nouvelles études qui suivent peuvent ne faire qu’ajouter une information triviale sur un sujet. “Aurons-nous plus confiance dans la relation entre le fait de sauter le petit-déjeuner et l’obésité après la 78° étude transversale qu’avec la 77° ?” demandent les auteurs de l’étude.

Les comptes rendus biaisés de recherche font référence au fait de savoir si les résultats des recherches sont surestimés, si le langage causal (de cause à effet) est incorrectement utilisé quand il s’agit de décrire des résultats, et si d’autres résultats sont correctement interprétés. Les chercheurs ont découvert qu’il y a beaucoup de “réplication injustifiée” d’études sur le petit-déjeuner et le poids, et des preuves que le langage sur les causes et les effets est improprement utilisé, et les résultats des études mal interprétés.

“Ces distorsions laissent croire aux lecteurs que la relation entre le petit-déjeuner et l’obésité est plus solidement établie par la science que ce que les données le confirment en réalité” écrivent les chercheurs.

Rien de tout cela ne laisse entendre que le petit-déjeuner n’est pas important. Les problèmes de gestion du poids mis à part, le petit-déjeuner est presque universellement reconnu comme contribuant à une bonne énergie physique et mentale durant toute la journée. Pour de nombreux coureurs qui chaussent les baskets peu de temps après s’être levés, un petit-déjeuner de bonne qualité après avoir couru joue un rôle important pour la récupération.

Références :

[1] Belief beyond the evidence : using the proposed effect of breakfast on obesity to show 2 practices that distort scientific evidence. Andrew Brown, Michelle Bohan Brown, David B Allison. Am J Clin Nutr. Nov. 2013 ajcn.064410

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